Arc jurassienIls abusent de mineurs en famille
Deux prévenus condamnés l’un à Moutier, l’autre à La Chaux-de-Fonds se distinguent sur un point essentiel: l’un a reconnu les faits, l’autre pas.
- par
- Vincent Donzé
Pour des attouchements commis sur des enfants au sein de sa famille établie à St-Imier, un homme de 50 ans a été condamné aujourd’hui à Moutier par le Tribunal régional Jura bernois – Seeland à 22 mois de prison et 9900 francs d’amendes avec sursis pendant deux ans. La juge Maryvonne Pic Jeandupeux a qualifié les faits admis d’actes d’ordres sexuels avec des enfants, de pédopornographie et de violation de la sphère privée avec un appareil de prise de vue.
«J’ai trahi leur confiance. Ils comptaient beaucoup pour moi et ce que j’ai fait est ignoble», a indiqué le prévenu cité par «RJB», lors de son audition. Aujourd’hui, la présidente du tribunal lui reconnaît un mérite: ne pas avoir traité les enfants de menteurs: «Admettre les faits est un grand pas qui permet à la famille de ne pas former deux clans: ceux qui croient l’adulte et ceux qui croient les enfants», a indiqué le Tribunal.
Déclarations maladroites
Les deux enfants abusés ont compris que «quelque chose de mal» s’était produit. Ils se sont confiés à leurs parents et sitôt après son interpellation, le prévenu a prétendu avoir suivi les enfants dans leurs jeux en disant qu’ils en connaissent «un rayon» en la matière. Mais après ces premières déclarations jugées «maladroites», il a évolué dans le bon sens, face à des parents «en colère», entre déception et culpabilité.
Le prévenu a dérapé en prenant des douches avec sa nièce de 10 ans et son neveu de 8 ans, mais aussi en se faisant toucher les parties génitales avec une plume. L’adulte et les enfants se sont savonnés mutuellement, ce qui a provoqué des érections chez le quinquagénaire.
30 000 photos
Le prévenu possédait quelque 30 000 photos pédopornographiques, dont 6000 d’avant son divorce. Il a pris conscience de la gravité de ses actes et a exprimé un repentir. Selon le Tribunal, le risque de récidive est faible, mais son trouble est à traiter de manière à éviter de nouveaux dérapages.
Le condamné suit un traitement psychiatrique de sa propre initiative, mais son fils ne lui parle plus. «La famille ne sera plus jamais la même», a prévenu la présidente Maryvonne Pic Jeandupeux.
À La Chaux-de-Fonds, le Tribunal des Montagnes et du Val-de-Ruz a condamné hier à onze mois de prison et 900 francs d’amende avec sursis pendant deux ans un homme de 64 ans qui a abusé de sa belle-fille, comme l’a rapporté «ArcInfo». Le prévenu a eu des comportements inappropriés en touchant et photographiant l’enfant quand elle avait entre 8 et 10 ans. Elle en a 18 aujourd’hui.
Entre 2012 et 2015, l’abuseur a prétexté un «jeu de chatouilles» avec sa belle-fille pour toucher son sexe, lui mettre un doigt dans le vagin et caresser sa poitrine. L’homme lui a demandé une fellation en appuyant la tête de la fillette vers son entrejambe, mais l’enfant a réussi à se dégager. L’accusé a tout nié en bloc, affirmant ne jamais avoir été seule avec l’enfant, mais en présence de sa propre fille et demi-sœur de la victime.
«On jouait à la petite bête qui monte qui monte», a affirmé le prévenu en reprochant à l’enfant de venir sur son ventre. En 2022, il a pris des photos des filles sous la douche. Deux mois plus tard, sa belle-fille de 17 ans a porté plainte en réalisant à quel point son comportement était grave.