Météo: Une vague de chaleur record s’abat sur l’Inde et le Pakistan

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MétéoUne vague de chaleur record s’abat sur l’Inde et le Pakistan

Le Pakistan et l’Inde doivent faire face à des températures de plus de 45 degrés, depuis plusieurs jours. Et cela devrait se poursuivre, la semaine prochaine.

Une vague de chaleur record s’est abattue sur l’Inde et le Pakistan, provoquant des coupures d’électricité et des pénuries d’eau pour des millions d’habitants qui devraient subir cette fournaise de plus en plus fréquemment à l’avenir, selon des experts du changement climatique.

La température à Delhi approchait jeudi, les 46 degrés Celsius. Et cette vague de chaleur extrême devrait sévir encore pendant cinq jours dans le nord-ouest et le centre de l’Inde, et jusqu’à la fin de la semaine dans l’est, selon le département météorologique indien.

«C’est la première fois que je vois une telle chaleur en avril», s’est exclamé Dara Singh, 65 ans, qui tient une petite boutique de rue à Delhi depuis 1978. «Les feuilles de bétel que j’utilise pour vendre le paan (tabac à chiquer, ndlr) se gâtent plus vite que d’habitude. Habituellement, cela se produit vers le mois de mai, au pic de l’été».

Coupures de courant

Le nord-ouest du Rajasthan indien, l’ouest du Gujarat et le sud de l’Andhra Pradesh, ont imposé des coupures de courant aux usines pour réduire leur consommation. Selon des informations presse, les principales centrales électriques sont confrontées à des pénuries de charbon.

Plusieurs régions de ce pays de 1,4 milliard d’habitants signalaient une baisse de l’approvisionnement en eau qui ne fera que s’aggraver jusqu’aux pluies annuelles de la mousson en juin et juillet. En mars, Delhi a connu un maximum de 40,1 degrés, la plus chaude température jamais enregistrée pour ce mois depuis 1946.

Des enfants tentent de se rafraîchir à Allahabad, en Inde, alors qu’une vague de chaleur frappe le pays.

Des enfants tentent de se rafraîchir à Allahabad, en Inde, alors qu’une vague de chaleur frappe le pays.

AFP

Plus de 6500 morts

Les vagues de chaleur ont tué plus de 6500 personnes en Inde depuis 2010. Les scientifiques affirment qu’en raison du changement climatique, elles sont plus fréquentes, mais aussi plus sévères. «Le changement climatique rend les températures élevées en Inde plus probables», a affirmé le Dr Mariam Zachariah du Grantham Institute, à l’Imperial College de Londres.

«Avant que les activités humaines n’accroissent les températures mondiales, une chaleur comme celle qui a frappé l’Inde au début du mois n’aurait été observée qu’environ une fois tous les 50 ans», a ajouté l’experte. «Nous pouvons désormais nous attendre à des températures aussi élevées, environ une fois tous les quatre ans», prévient-elle.

«Plus chaudes et plus dangereuses»

Pour sa consoeur, le Dr Friederike Otto, maître de conférences en Science du Climat, au Grantham Institute, «les vagues de chaleur en Inde et ailleurs continueront de devenir plus chaudes et plus dangereuses, jusqu’à la fin des émissions nettes de gaz à effet de serre».

«Les températures augmentent rapidement dans le pays, et augmentent beaucoup plus tôt que d’habitude», avait souligné le Premier ministre Narendra Modi mercredi, au lendemain d’un l’incendie survenu sur la montagne d’ordures de Bhalswa (haute de 60 mètres), dans le nord de Delhi.

Jusqu’à 48 degrés

Jeudi, selon un responsable des pompiers de la capitale, les pompiers luttaient encore contre le feu, dont l’épaisse fumée s’ajoutait à la pollution atmosphérique, espérant le maîtriser d’ici vendredi. Trois autres incendies se sont déclarés en moins d’un mois dans la plus grande décharge de la capitale, Ghazipur, gigantesque montagne de déchets haute de 65 mètres.

Le Pakistan voisin subissait aussi jeudi cette chaleur extrême qui devrait se prolonger la semaine prochaine. Les températures devraient dépasser de 8 degrés, la normale dans certaines parties du pays, pour culminer à 48 degrés dans certaines zones du Sind rural, mercredi, selon la Société météorologique pakistanaise. Les agriculteurs devront gérer judicieusement l’approvisionnement en eau, dans ce pays où l’agriculture, pilier de l’économie, emploie environ 40% de la main-d'œuvre totale.

(AFP)

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