FootballLe grand chantier qui attend le FC Sion
Le club sédunois de Challenge League dessine son avenir. Un vaste projet sur le renouveau de la formation valaisanne est en discussion avec la ville et le canton jusqu’à la fin de l’année.
- par
- Rebecca Garcia
31 décembre 2023, c’est l’échéance décidée pour trancher au sujet de l’avenir du FC Sion. Le président du club, Christian Constantin, est en discussion avec la ville ainsi que le canton du Valais. Lui entrevoit un projet onéreux, mais séduisant. Il l’a d’abord présenté au Nouvelliste avant de le répéter encore récemment dans le «Blick». Les travaux pour le nouveau stade coûteraient 120 millions de francs tandis que la construction des infrastructures liées à l’académie s’élèverait à 30 millions de francs. Le prix à payer pour former la relève valaisanne, puis lui garantir une place dans le football helvétique.
Coquette somme. «CC» prévoit d’y mettre de l’argent de sa poche. Il promet 55 millions de francs. Pour le reste, l’idée est de créer un millier de logements. Des subventions de l’État et l’achat d’une partie de ces appartements assurent un certain montant. La location du reste des appartements aurait de quoi remplir les caisses d’une fondation. Celle-ci au service du football valaisan.
Dans ce cercle vertueux, la ville de Sion et le canton du Valais contribueraient au projet à hauteur de respectivement 50 et 45 millions de francs. «Nous sommes en discussion avec l’Etat du Valais et le FC Sion pour le futur des infrastructures du football amateur et élite, avec un délai au 31 décembre 2023», répond Philippe Varone. Le président de la ville de Sion ne commente pas les chiffres avancés.
Du côté du canton, l’envie de se prononcer sur un quelconque montant est tout aussi faible. «Il s’agit de la vision de M. Constantin, avance Frédéric Favre, Conseiller d’Etat en charge du sport. Nous verrons si elle est réaliste. Entre la vision et réussir à trouver des dizaines de millions pour ces constructions, il y a un cheminement à réaliser.»
D’ailleurs, le président du club s’en montre parfaitement conscient. «Il s’agit du projet que j’ai soumis», confirme-t-il simplement. Parce qu’il sait que n’importe quelle idée disséquée lors de multiples séances risque de se transformer en cours de route.
Mais la volonté commune est bien là. Les trois parties ont le même objectif en vue, celui de pérenniser le football en Valais. L’enjeu est de transformer l’infrastructure pour qu’elle devienne publique, plutôt que privée. Le problème est que tout cela coûte extrêmement cher, et que le processus de construction se montre intrinsèquement chronophage. «Ce ne sont pas des choses qui se font rapidement», concède Frédéric Favre, qui se montre toutefois relativement serein.
Après tout, les réunions s’enchaînent et risquent probablement de se prolonger jusqu’à la fin de l’année. Le premier objectif est déjà de dessiner les contours de ce futur FC Sion 2.0. Christian Constantin, la ville et le canton se sont donnés jusqu’au 31 décembre pour définir un projet, et ils sont encore dans les clous.
Christian Constantin, prêt à ne pas partir
Le président du FC Sion était très clair sur sa volonté de quitter le football professionnel il y a de cela quelques mois. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Ou plutôt, des perspectives se sont ouvertes autour de Tourbillon. Christian Constantin a alors affirmé qu’il resterait plus longtemps à la tête du FC Sion si le stade était rénové. Tant qu’à faire, pourquoi ne pas aussi y construire une académie - et ainsi permettre aux jeunes Valaisans et Valaisannes de bouger.
Le fait que «CC» porte ce projet et promette d’en financer près de la moitié serait-il porteur d’un autre message? Au hasard, que l’homme de 66 ans n’est pas encore prêt à quitter le monde du football professionnel? Lancé sur la question d’un potentiel futur grand événement sportif, comme les Jeux olympiques qu’il avait soutenus en 2026, le boss du FC Sion réfute. «Les logements, c’est pour répondre à la demande.» Pas de délégation olympique, mais plutôt certaines des nombreuses personnes travaillant dans les secteurs de la chimie, de la pharmaceutique ou encore académique. Ni plus, ni moins.