Football: Sion est en train de découvrir le défi de la normalité

Après la fin de la tragi-comédie Balotelli l’ayant envoyé par le fond, le FC Sion serait-il en train de devenir un club comme les autres, plus raisonnable, ce qu’il n’a jamais été jusque-là reconnaissons-le? Si rien n’est bien sûr définitif, une heureuse tendance se dessine en ce début de saison. Ayant appris de ses erreurs passées (il faut dire que le choix est vaste…), Tourbillon semble ainsi avancer de manière plus cohérente, découvrant enfin une certaine normalité dont le club s’était éloigné. Avec plus d’huile de coude et moins de frasques tapageuses.

Plus d’engagement et moins de polémiques, c’est aussi exactement ce que réclamait son public. Il en résulte une communion restaurée entre l’équipe et ses supporters, lesquelles s’identifient davantage à des «gratteurs» qu’à une formation d’opérette.

Si les raisons de cette métamorphose sont multiples, celle-ci doit beaucoup à la seule présence de Didier Tholot. Depuis son retour en Valais, le technicien a su fédérer un véritable groupe autour de sa personnalité. Avec des joueurs qui bossent et ont appris la valeur du mot humilité, soit tout ce qui (leur) manquait ces dernières années. Un contexte épanouissant qui ne devrait pas être perturbé par l’arrivée pressentie de l’ancien international helvétique Mario Gavranovic.

Signe très perceptible de ce changement, on ne parle plus guère de l’entraîneur à Sion. Voilà qui change des feuilletons navrants dans lesquels se complaisait le club depuis trop longtemps. Loin des intrigues qui vous pourrissent la vie d’un vestiaire, seul compte désormais ce qui se passe balle au pied, sur la pelouse. Où Sion, sans avoir forcément toujours emballé, a fait les points qu’il fallait pour occuper la tête du classement au moment où se profile une première semaine anglaise.

Une semaine qu’il entamera ce vendredi soir à Schaffhouse (19 h 30), avant la réception de Thoune lundi (20 h 15) et un déplacement gratiné à Neuchâtel quatre jours plus tard pour y affronter un Xamax revigoré et marchant sur l’eau (20 h 15).

De ces trois rendez-vous successifs, celui qui aura pour décor la Berformance Arena paraît le plus abordable de prime abordable. Paradoxalement, opposé à une lanterne rouge n’ayant toujours pas fêté le moindre succès cette saison, Schaffhouse restant sur un cinglant 0-6 encaissé à Vaduz, suivi d’une peu glorieuse élimination en Coupe, c’est peut-être le plus piégeux. Surtout si le visiteur s’égarait en chemin, n’y mettant pas les ingrédients désormais indispensables à son expression collective, que cela soit en terme d’intensité, de rigueur défensive ou d’état d’esprit.

Apprendre à remporter ce genre de match, voilà qui permettrait aussi à Sion de relever le défi sportif de la normalité, ce qui reviendrait en même temps à quittancer le travail effectué durant la pause internationale. Face aux médias, Didier Tholot a rappelé ce jeudi que rien ne sera offert à l’actuel leader. «Ce sera un match compliqué face à un adversaire qui veut sortir d’une mauvaise situation, a-t-il tenu à préciser, mais nous avons la capacité de rentrer avec des points. Nous savons que nous serons attendus partout et que nous devons être à 100%. Ce qui est sûr, c’est que nous ne pourrons pas en faire moins. L’important est de faire perdurer la série le plus longtemps possible.»

Chiffre plaidant en faveur des visiteurs: depuis la création de la SFL en 2003, Schaffhouse n’a jamais remporté le moindre match contre Sion, lequel a fêté 5 victoires et obtenu 3 nuls toutes compétitions confondues. Avouez qu’il serait stupide de faire mentir pareilles statistiques, non?