Election présidentielle: Après six jours d’attente, le Kenya s’impatiente

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Élection présidentielleAprès six jours d’attente, le Kenya s’impatiente

Les résultats de l’élection présidentielle kényane sont attendus aujourd’hui. Malgré la fébrilité, les deux candidats, qui ne devraient être départagés que par un petit écart, appellent au calme.

Les résultats des scrutins locaux tombent au compte-gouttes, sans laisser présager quel camp ravira la majorité parlementaire. D’où l’impatience des Kényans.

Les résultats des scrutins locaux tombent au compte-gouttes, sans laisser présager quel camp ravira la majorité parlementaire. D’où l’impatience des Kényans.

AFP

Le Kenya s’approchait lundi de l’annonce des résultats d’une élection présidentielle à forts enjeux et très serrée, après six jours d’attente qui mettent à rude épreuve la patience de la population. Selon le décompte du «Daily Nation», plus important quotidien du pays, citant les données officielles de 80% des circonscriptions, William Ruto, vice-président sortant, menait lundi matin avec un peu plus de 51% des voix, contre environ 48% pour Raila Odinga, vétéran de l’opposition désormais soutenu par le pouvoir.

Dimanche, en se rendant dans des églises de Nairobi, capitale de ce pays très croyant, les deux candidats ont appelé au calme, malgré la fébrilité qui pointe au sein de leur coalition respective.

Calme, abstention, désillusion

Le Kenya est un point d’ancrage démocratique dans une région est-africaine troublée, mais il a connu plusieurs phases de violences postélectorales, parfois très meurtrières, et les résultats de toutes les présidentielles y ont été contestés depuis 2002. Le 9 août, 22,1 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour désigner le successeur du président Uhuru Kenyatta, ainsi que leurs gouverneurs, parlementaires et 1500 élus locaux.

Le scrutin s’est très largement déroulé dans le calme, mais a été marqué par une forte hausse de l’abstention, avec une participation d’environ 65% – contre 78% en août 2017 –, sur fond de désillusion envers la classe politique et de flambée du coût de la vie.

Majorité parlementaire en suspens

Les résultats des scrutins locaux tombent au compte-gouttes. Ils ne laissent pas présager quel camp ravira la majorité parlementaire. Pour la présidentielle, le suspense est maximal. Si aucun candidat ne recueille plus de 50% des votes plus une voix, ainsi que 25% des voix dans la moitié des 47 comtés, le Kenya connaîtra pour la première fois un second tour.

«L’anxiété du public atteint sa limite, alors que le pays attend l’annonce du vainqueur», écrit le quotidien «The Star», ce lundi, notant que cette attente a été marquée par la patience et l’absence d’incidents. «Il s’agit d’un signe fort du fait que le Kenya a mûri en tant que démocratie», ajoute le journal. Le pays, locomotive économique de la région, scruté par ses voisins, tourne au ralenti depuis le scrutin et ses écoles restent fermées.

Interférence de partisans

La Commission électorale indépendante, qui a jusqu’à mardi pour annoncer l’ensemble des résultats, est donc sous pression. Elle fut vivement critiquée il y a cinq ans, après l’invalidation de la présidentielle par la Cour suprême – une première en Afrique. Vendredi, elle a reconnu que les opérations de collecte, comptage et vérification des résultats étaient plus longues que prévu, ralenties, selon elle, par l’interférence de partisans des partis politiques.

(AFP)

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