FootballSteve von Bergen: «Le niveau d’exigence a pris l’ascenseur»
Le Neuchâtelois avait quitté Young Boys par la grande porte, en mettant fin à sa carrière de joueur à l’été 2019 après un deuxième titre. Il revient dans la peau de l’assistant du nouveau coach, Matteo Vanetta. Dans une situation plus délicate.
- par
- Florian Vaney
Six mois de break. C’est ce que s’était laissé Steve von Bergen pour digérer ses 19 années de carrière, pour prendre un peu de recul sur les deux titres qu’il venait de remporter et la machine à gagner qu’était en train de devenir Young Boys. Le temps de voir autre chose avant de s’investir dans l’académie du club de la capitale. D’abord en apportant son vécu de défenseur central au secteur défensif des équipes de jeunes, ensuite en reprenant les M14 à l’été dernier.
Mais voilà que la première équipe qu’il avait quittée tout en haut s’est mise à tousser. Zurich a pris ses distances en Super League, le cinquième titre consécutif semble loin et cette semaine est devenue celle du grand changement. David Wagner s’est vu remercier, Matteo Vanetta a pris place sur le banc, avec deux nouveaux assistants. Harald Gämperle et… Steve von Bergen. Interview.
Steve, vous voilà dans un nouveau monde depuis deux jours.
Oui et non. Il ne faut pas confondre les bureaux. Aller en bas plutôt qu’en haut. Il y a beaucoup à apprendre, énormément d’informations à retenir. C’est normal, tout change: un nouveau coach, deux nouveaux assistants. Et même temps, j’avais l’habitude des discussions rapprochées avec le staff lorsque j’étais capitaine. L’environnement m’est familier.
Matteo Vanetta, vous connaissez bien?
Plus que ça même! Il était entraîneur assistant lors de mes deux dernières saisons de joueur ici. Avec en plus un œil particulièrement attentif sur la défense. Sachant que c’est ma spécialisation avec les équipes de jeunes du club, on a eu de quoi collaborer récemment aussi.
Le saut est énorme depuis vos M14, non?
On parle de deux mondes différents, bien sûr. Je me rends compte que j’ai beaucoup de plaisir dans ce nouveau rôle, tout comme j’adore travailler auprès des jeunes. Pour l’instant, il est question d’une mission de quatre mois. Continuer mon job plus bas dans la pyramide reste primordial. D’autant plus que c’est nécessaire pour passer les diplômes d’entraîneur.
Vous avez pris votre retraite des terrains à Young Boys en 2019. La mentalité actuelle est la même qu’à l’époque?
Ce serait triste de répondre que oui. Le staff, la plupart des joueurs ont changé. C’est normal que la mentalité ait évolué. Il n’y a aucune raison d’y voir le mal.
Quel regard vous portez sur la situation de l’équipe?
Qu’on ne vit pas une catastrophe, mais qu’on s’attendait à autre chose, à mieux. Zurich fait tout juste, mais se retrouver décroché à 15 points, ce n’était pas dans les plans.
YB, à qui collait l’étiquette d’éternel deuxième, s’accroche à la notion d’excellence aujourd’hui?
Obtenir quatre titres consécutifs en Super League, ça change un club, bien sûr. Est-ce qu’on doit viser la Ligue des champions chaque année? Ça paraît très incertain comme objectif pour une équipe suisse. Reste que le niveau d’exigence a pris l’ascenseur ces dernières saisons. Et, donc, que la situation actuelle n’est pas satisfaisante.
Pouvez-vous vraiment espérer mieux que sauver les meubles ce printemps?
Déjà, il y a cette 2e place, qui ne doit pas nous échapper. Ensuite, on a deux matches devant nous pour dégager de l’espoir. Si on ne prend pas six points en allant à Lausanne puis en recevant Zurich, alors il n’y a pas lieu de parler de titre. Maintenant, il reste deux confrontations face au leader, onze parties à jouer, ce n’est pas le moment d’abdiquer.
Quel regard vous portez sur la défense de l’équipe?
Qu’on se doit d’être dominant, d’oser prendre des risques, d’être à l’aise dans le un contre un. Comme YB l’a été pour cueillir ses titres. Aujourd’hui, je vois de belles pistes de progression, notamment dans les transitions. En tout cas, il y a de quoi travailler.