BienneIl nettoie seul un champignon municipal
Au lieu de se plaindre, le guide architectural Matthias Grütter prend soin lui-même du patrimoine immobilier.
Bienne possède encore les huit champignons construits à l’époque de son tramway. Ce moyen de transport a disparu, mais ces haltes désormais protégées ont traversé les époques, parfois aux arrêts du bus. Pour le guide architectural Matthias Grütter, auteur du «Parcours-BielBienne», ces réalisations sont «des icônes dans le paysage urbain» qu’il s’agit de bichonner.
Matthias Grütter juge les champignons «plus mal que bien entretenus», mais au lieu de se plaindre, il a retroussé ses manches pour nettoyer celui de la place Guisan. Pourquoi ne pas avoir demandé à la Ville de s’en occuper? Matthias répond par un haussement d’épaules signifiant «à quoi bon»…
Peinture originale
Les tags lui résistent, mais pas la saleté. «Regardez la peinture, elle est originale, de 1929!» s’exclame Matthias Grütter, admiratif des réalisations de l’architecte Ernst Berger. «Des gens sans égard pour l’architecture s’y asseyent, s’y sentent bien et communiquent entre eux», remarque le guide biennois.
«Les voyageurs sont toujours ravis de rencontrer à de nombreux endroits ces témoins convaincants du modernisme des années 1920/30», soutient Matthias Grütter. «C’est une carte de visite importante de la ville et un sujet de photos apprécié», ajoute-t-il.
Reconnaissance
Au printemps dernier, ce passionné a déjà nettoyé les vitres du champignon de la place Guisan. «J’ai obtenu de la reconnaissance, mais depuis, ces vitres n’ont plus été nettoyées, pas plus que le mobilier», regrette-t-il. «Tout semble sale», disait-il avant son opération de nettoyage.
Guide autoproclamé, sans soutien public ou privé, Matthias Grütter s’est imposé dans le paysage architectural avec son vélo estampillé «Parcours-BielBienne». Quand il était chômeur, ce représentant s’est pris en main en inventant un jeu de pistes parsemé d’énigmes, avec un faible pour l’architecture en général et le Bauhaus en particulier.