Valais: chiots croisés husky sauvés d’une mort certaine

Ils n’auraient jamais dû naître. Hawaï, la mère portante, une husky croisée border  collie, avait été abandonnée, attachée à un arbre début août, avec six autres chiens dans un bois près de Morgins (lematin.ch du 18 août). Aujourd’hui, sept chiots, nés à leur arrivée au refuge, ont rendu une visite d’une journée à la SPA-Valais à Ardon où ils attendront d’être adoptés. «Je vais les garder encore chez moi au moins jusqu’à fin octobre», précise Annie, une employée du refuge qui a accepté de jouer à la famille d’accueil. «Les chiots doivent encore se socialiser, poursuit la jeune femme. Leur mère leur apprend actuellement à ne pas mordre violemment. Une leçon de bonne manière indispensable à leur future adoption!»

Alors que les adorables boules de poils jouent à la culbute, tente de téter leur mère ou se régale tous ensemble d’un brouet vitaminé, Annie nous raconte cette incroyable journée du 8 août: «Quand suis venue chercher les sept chiens abandonnés, six d’entre eux étaient attachés à des arbres, mais pas la septième. C’est elle qui avait réussi à gagner plus tôt un chemin où elle a alerté des promeneurs. Elle tournait autour d’eux, jusqu’à ce qu’ils comprennent qu’ils devaient la suivre dans le bois.» 

Et Annie de poursuivre: «Quand ils ont découvert les chiens attachés, ils ont appelé la police qui a alerté la SPA-Valais. Une fois sur place, j’ai voulu obliger la chienne à monter dans notre camionnette, mais elle a refusé de grimper tant que tous ses compagnons d’infortune n’étaient pas à bord. J’ai cru que je vivais une scène de film!»

Reste à découvrir, le ou les auteurs d’abandons si cruels et les traduire si possible devant la justice. Pas si simple, même avec l’aide bienveillante du vétérinaire cantonal. «Une partie des chiens abandonnés étaient pucés, précise Biliana Perruchoud, la présidente de la SPA Valais, mais ces puces venaient de l’étranger et le système «Amicus» que nous utilisons ne nous permet pas d’accéder aux données de puces venues d’ailleurs.» Reste que de son expérience personnelle, la présidente peut donner le profil le plus vraisemblable de ces tortionnaires d’animaux domestiques. «Ce sont pour la plupart des personnes vivant dans une grande détresse sociale et psychologique. Certaines d’entre elles acquièrent toujours plus de chiens de façon compulsive et ne sont pas capable de les élever. Ils finissent par les abandonner.»

Si la présidente de SPA-Valais se réjouit de l’issue heureuse du drame animalier de Morgins, elle ne peut s’empêcher de faire ses comptes. «Début novembre, nous aurons sept nouveaux pensionnaires. Et nos locaux sont déjà surpeuplés. Quant à nos installations, comme notre panneau électrique, elles ne sont plus aux normes. Nous devrions déménager au plus vite». La SPA-Valais met l’accent sur le projet de construction d’un nouveau refuge à Uvrier. Les dernières oppositions ont été balayées par le Tribunal fédéral, mais il manque encore le nerf de la guerre. «En dépit des diverses sources privées et publiques de financement que nous recevons, il nous manque encore deux millions. Nous lançons un appel aux dons.»