Marseille (F) – Fin de la grève des éboueurs: encore 2000 tonnes de déchets dans la rue

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Marseille (F)Fin de la grève des éboueurs: encore 2000 tonnes de déchets dans la rue

Selon les autorités marseillaises, il faudra huit jours pour revenir à la normale après la «crise des poubelles» qui a noyé la cité phocéenne sous des monceaux de détritus.

Mardi matin, le maire de Marseille avait fait «intervenir en urgence» des camions-bennes du privé pour tenter de ramasser les tas d’immondices menaçant de finir à la mer.

Mardi matin, le maire de Marseille avait fait «intervenir en urgence» des camions-bennes du privé pour tenter de ramasser les tas d’immondices menaçant de finir à la mer.

AFP

Fini d’enjamber les poubelles? La métropole Aix-Provence-Marseille et le puissant syndicat FO ont annoncé mercredi la fin de la grève des éboueurs, la troisième en quatre mois, avec un retour à la normale qui devrait prendre au moins une semaine.

Le préavis de grève sera officiellement levé à partir de jeudi soir, après un accord qui prévoit notamment une augmentation de 40 euros bruts pour les «boueux» marseillais, ont annoncé les deux parties.

«Avec 2000 tonnes de déchets qui restent, l’estimation prudente est de dire que dans huit jours tout sera ramassé», explique Yves Moraine, l’élu en charge des négociations sur ce dossier pour la métropole.

Pour les Marseillais, l’impatience était palpable de retrouver des rues propres et praticables, après 15 jours d’un ramassage des poubelles erratique. Depuis mardi matin, le maire de Marseille, dont ce n’est pourtant pas la compétence, avait d’ailleurs fait «intervenir en urgence» des camions-bennes du privé pour tenter de ramasser les tas d’immondices menaçant de terminer à la mer avec le fort mistral.

Première grève en septembre

Depuis la première grève, commencée en septembre, métropole et syndicats négociaient l’application des 35 heures pour les éboueurs, comme le prévoit la loi pour tous les fonctionnaires. En décembre ils avaient déjà obtenu une baisse de 15% de leur temps de travail pour compenser la pénibilité de leur métier.

Mais Force Ouvrière (FO) était reparti seul en grève le 18 janvier, estimant que l’accord conclu en décembre avec l’ensemble des organisations syndicales n’était pas respecté. Le syndicat exigeait notamment une augmentation de 80 euros pour les éboueurs marseillais, qui seraient moins bien payés que leurs homologues d’autres communes de la métropole.

«On est tombé à un accord qui satisfait les deux parties», détaille le secrétaire général adjoint FO à la métropole, Patrice Ayache. L’accord comprend notamment une augmentation de 40 euros bruts pour les éboueurs marseillais, ainsi que l’ouverture début mars d’un «chantier de revalorisation de l’ensemble du régime indemnitaire» des agents chargés du ramassage des poubelles. Il prévoit également la possibilité pour les agents de se doucher et se changer chez eux plutôt que sur leur lieu de travail, selon Yves Moraine.

Le mistral menace d’emporter les poubelles vers la mer

Cette nouvelle crise des ordures était d’autant plus menaçante que la ville est soumise depuis lundi à un très violent mistral qui risquait à la fois d’emporter une grande partie des déchets vers la mer, mais aussi d’attiser les feux de poubelles déclenchés ici et là par des Marseillais excédés.

Depuis ce week-end, «nous avons une petite quinzaine de feux de poubelles par jour», détaillait mardi le contre-amiral Augier, commandant du bataillon des marins-pompiers de Marseille. Et le risque, «avec ce fort vent, c’est d’aller vers un drame», complétait-il, craignant que les flammes gagnent des immeubles adjacents.

Début octobre, à l’issue de la première grève de ce mouvement, des centaines de tonnes de déchets encore dans les rues avaient été poussées vers la mer par les pluies torrentielles qui s’étaient abattues sur Marseille.

(AFP)

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