Caisses maladie: Salaires des patrons plafonnés: pour Berset, l’économie sera «minime»

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Caisses maladieSalaires des patrons plafonnés: pour Berset, l’économie sera «minime»

Le Conseil des États a dit non à un texte qui voulait que les rémunérations des membres des directions d’assurances-maladie ne dépassent pas 250’000 francs par an. La discussion est déjà en cours, argumente-t-il. 

Christine Talos
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Christine Talos
Le patron du Groupe Mutuel a gagné l’an passé 783’000 francs. Il se plaçait juste derrière le patron de Sanitas qui, lui, a reçu 956’000 francs de salaire en 2022.

Le patron du Groupe Mutuel a gagné l’an passé 783’000 francs. Il se plaçait juste derrière le patron de Sanitas qui, lui, a reçu 956’000 francs de salaire en 2022.

20min/Matthias Spicher

Le Conseil des États a refusé tacitement mardi une motion du National demandant que les rémunérations des membres des directions d’assurances-maladie ne dépassent pas 250’000 francs par an et 50’000 francs pour les membres des conseils d’administration. 

Sa commission était opposée au texte. Elle rappelait qu’elle s’était déjà prononcée, tout comme son homologue du National, en faveur d’une initiative parlementaire de Baptiste Hurni (PS/NE) allant dans le même sens mais formulée de manière plus ouverte. L’affaire suit donc son cours. 

Le Conseil fédéral souhaitait également le rejet de la motion. «D’abord, parce qu’on ne règlera pas le problème avec ces plafonds. Ensuite, parce qu’il faudrait faire ce changement pour l’ensemble des domaines dans lesquels le secteur public est concerné, comme la prévoyance professionnelle ou l’assurance-accident», a estimé le ministre de la Santé Alain Berset.  

Economies minimes

Lui aussi a rappelé que deux commissions avaient donné suite à une initiative parlementaire qui va dans ce sens. «La discussion aura lieu sur la base de projets réalisés par les commissions. Le Conseil fédéral pourra prendre position à la fin de ces travaux. Il ne sert à rien d’avoir deux chemins en parallèle qui essaient de régler ce problème», a-t-il ajouté. 

La question est toutefois légitime, a-t-il assuré. «Mais il ne faut pas se leurrer: le potentiel d’économies pour les assurances est minime», a-t-il prévenu. Plafonner les salaires des dirigeants permettrait 1-2 millions d’économies par an. Une goutte d’eau en comparaison aux 30 milliards que représente le marché de l’assurance obligatoire de base. «Cela n’améliorera pas la situation pour les coûts de la santé et les primes.» 


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