Guerre en UkraineL’image d’une fillette armée, sucette en bouche, devient virale
La photo a été prise avant même le début du conflit par un ingénieur ukrainien, pour alerter du danger imminent.
- par
- R.M.
L’image, saisissante, est devenue virale. On y voit une fillette installée dans l’encadrement d’une fenêtre d’une maison délabrée. Elle a une sucette dans la bouche, un fusil entre les mains et semble guetter ce qu’il se passe à l’extérieur, attentive, concentrée. Elle a des rubans aux couleurs de l’Ukraine dans les cheveux.
Cette photo a été abondamment partagée sur les réseaux sociaux. Mais que montre-t-elle? Une très jeune combattante? Heureusement, non. Il s’agit bien d’une fillette ukrainienne mais en fait ce cliché a été pris avant même le début des hostilités. Pour justement alerter du danger d’une guerre, relate le HuffPost.
Une fille de 9 ans
L’auteur s’est expliqué ce dimanche sur Facebook. Oleksii Kyrychenko est un ingénieur de Kiev passionné de photographie. Il a mis en scène sa propre fille de 9 ans le 22 février, deux jours avant le début de l’invasion russe. Oleksii Kyrychenko raconte qu’il voulait montrer «à quoi pourrait ressembler l’Ukraine dans un avenir proche». Il précise que sa fille ne sait pas se servir d’une arme à feu et que celle utilisée pour la photo n’était évidemment pas chargée.
L’Ukrainien écrit que «durant les semaines qui ont précédé la guerre, les renseignements occidentaux nous ont parlé d’une guerre inévitable, mais c’était incroyable pour nous». Lui a cependant estimé que c’était possible et a donc décidé «de faire des photos pour attirer l’attention sur la possible guerre» – il existe au fait trois images avec sa fille.
L’Ukrainien précise encore que son image avait été bannie de nombreux groupes Facebook. Soit car l’administrateur était russe soit car elle était jugée trop choquante. Mais Oleksii Kyrychenko estime au fond que ses images ne sont malheureusement aujourd’hui plus vraiment choquantes. «Maintenant, l’attitude envers ces photos diffère complètement dans la mesure où le monde a vu le vrai visage de l’invasion russe», juge-t-il.