Ligue des champions de hockeyL’épopée européenne de Genève-Servette n’a tenu qu’à un fil
Les Aigles ont commencé leur parcours en Ligue des champions par une défaite en août à Innsbruck. Retour sur une campagne où le GSHC a failli mordre la poussière à plusieurs reprises.
- par
- Ruben Steiger
Qu’importe le résultat, l’aventure européenne de Genève-Servette prendra fin ce mardi soir aux Vernets (19 h 30). Entamée au mois d’août, la campagne en Ligue des champions a ajouté 12 matches au calendrier déjà très chargé des Aigles. L’épopée a coûté cher mentalement et physiquement aux hommes de Jan Cadieux, mais elle les a mis en position de briguer une première couronne continentale.
En cas de victoire contre les Suédois de Skelleftea AIK, le GSHC deviendrait le premier club suisse à soulever la compétition depuis sa réintroduction en 2014. Rien n’aura été simple pour atteindre cette rencontre fatidique. Les Grenat ont failli mordre la poussière à plusieurs reprises. Retour sur un parcours presque miraculeux.
Une entame manquée à Innsbruck
Tout a (mal) commencé le 31 août en Autriche. À Innsbruck, pour leur première sortie officielle du nouvel exercice, les champions de Suisse mènent 2-0 après moins de trois minutes de jeu avant de totalement s’écrouler et de s’incliner 5-2. Déjà le premier couac de la saison.
Les Servettiens se reprennent ensuite en alignant quatre victoires de suite. À Kosice (2-3) et trois fois devant leur public contre Bolzano (6-1), Rouen (9-1) et Dynamo Pardubice (3-2 ap). Onze points pris qui leur assurent quasiment les huitièmes de finale avant même le dernier match de groupe. La défaite à Rauma (3-2) lors du dernier duel de la saison régulière n’aura aucune conséquence. Noah Rod et ses coéquipiers gardent deux unités d’avance sur la barre et se qualifient pour la phase finale.
Trois minutes pour renverser Munich
Le Red Bull Munich était au menu des huitièmes de finale. Les Allemands remportent le match aller devant leur public (3-2), mais un but de Daniel Winnik en toute fin de partie permet à Genève-Servette de garder l’espoir.
Une semaine plus tard, lors du retour, le score est de 1-1 à 15 minutes de la sirène finale. Les Grenat sont donc virtuellement éliminés. Jusqu’à un but du patin de Josh Jooris (48e) et une bourde du gardien bavarois qui a offert le but décisif à Tanner Richard (51e). En trois minutes, l’opposition avait basculé pour le plus grand plaisir des 5527 spectateurs présents à la patinoire des Vernets.
La démonstration contre l’ogre européen
Au tour suivant, le GSHC ne part pas favori. D’abord parce qu’il reste sur quatre défaites consécutives en National League avant le quart de finale aller. Ensuite car, face à lui, se dresse la meilleure équipe de Suède et probablement d’Europe: les Växjö Lakers. Peu de gens auraient osé miser sur un succès genevois.
Pourtant, la formation dirigée par Jan Cadieux donne une véritable leçon de hockey à son adversaire dès les premières secondes (2-0 après 5 minutes de jeu) et s’impose 4-1. Lors de la deuxième manche, pour la première apparition de Jussi Olkinuora devant sa cage, Genève résiste avant de marquer deux fois par Sakari Manninen et Daniel Winnik. Les Suédois reprennent l’avantage à la 49e, mais leur victoire (3-2) ne suffit pas. Les Aigles tiennent leur premier exploit européen.
Les Finlandais décisifs dans leur pays
Les Grenat retrouvent une vieille connaissance dans le dernier carré: les Finlandais du Lukko Rauma qui les avaient battus dans le tour préliminaire. L’aller se conclut sur un match nul (2-2) entre les deux formations. Tout se jouera donc à Rauma.
Sur les rives de la mer de Botnie, Genève-Servette connaît une entame de match désastreuse. 2-0 après 12 minutes de jeu. Le spectre de l’élimination crève-cœur pointe le bout de son nez. C’est à cet instant que les Finlandais du GSHC décident de montrer qu’ils sont les maîtres dans leur contrée. Un doublé de Valtteri Filppula et une réussite de Sami Vatanen offrent le billet pour la finale aux Genevois.