Tomi Tomek au secours des chats harets

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NeuchâtelTomi Tomek au secours des chats harets

À défaut d’obtenir l’interdiction de la chasse aux matous errants au niveau fédéral, la pasionaria des chats tente de changer la loi dans son canton.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

Interdire la chasse aux chats errants, c’est un combat de longue date pour Tomi Tomek, la pasionaria des chats, cofondatrice du refuge «SOS Chats» à Noiraigue (NE). À défaut d’obtenir la protection des matous harets au niveau fédéral, après l’échec d’une tentative portée par l’ancien conseiller national Luc Barthassat (PDC/GE), Tomi Tomek tente de changer la loi dans son canton. Elle est végétarienne, mais pour ses protégées, elle appliquera la tactique du salami: elle a déjà trouvé un relais au Grand Conseil bernois…

À la chasse, T. T. oppose la castration et la stérilisation. «Qu’on nous téléphone au lieu de les tirer! Nous irons les chercher pour les soigner et les déplacer», plaide-t-elle, en disant connaître des paysans disposés à en héberger.

Une clochette

À ceux qui accusent les chats de tuer les oiseaux, elle réplique par diverses stratégies mécaniques qui les empêchent de grimper le long des troncs quand il y a un nid sur une branche: une bande caoutchouteuse un des pics métalliques vendus par la Station ornithologique de Sempach (LU).

«Les pesticides tuent plus d’oiseaux que les chats, qui préfèrent les souris et les campagnols», estime-t-elle en désignant sa Gribouille, porteuse d’une clochette.

Tomi Tomek dans son refuge de Noiraigue (NE), où les chats harets blessés sont soignés.

Tomi Tomek dans son refuge de Noiraigue (NE), où les chats harets blessés sont soignés.

lematin.ch/Vincent Donzé

Son refuge a toujours abrité des chats harets blessés l’un à un œil, l’autre à la mâchoire. Sa mascotte était Lara Croft, visée à une patte par un chasseur, opérée avec succès et morte trois ans plus tard «d’un empoisonnement au plomb», selon Tomi Tomek. Helly, Raymond, Sourire: chaque chat haret récolté a trouvé dans son refuge la patience nécessaire et les qualités requises pour une sociabilisation, même le chat sauvage Mitsuko. Dans ses archives, elle en a retrouvé dix en photo.

Tomi Tomek croit savoir que les chasseurs neuchâtelois ont abattu officiellement neuf chats errants en 2021, c’est la seule statistique dont elle dispose. Ses constatations et ses réflexions, elle les a transmises au député neuchâtelois Niels Rosselet-Christ (UDC), les chats harets étant définis comme étant nuisibles dans la loi cantonale sur la chasse.

Faune sauvage

Niels Rosselet-Christ prie Le Conseil d’État «de prendre au plus vite les dispositions légales et réglementaires afin que le chat haret ne puisse plus être chassé/tiré dans le canton de Neuchâtel». À lui de faire «la promotion d’alternatives respectueuses de la vie dans le cadre de la lutte contre les nuisances sporadiques des chats harets sur la faune sauvage».

La prolifération des chats diminue, «leur permettant de vivre une vie heureuse tout en diminuant significativement l’impact et les désagréments sur la faune et la flore locale», selon le député Niels Rosselet-Christ, pour qui «le tir du chat haret est une mesure totalement dépassée au regard des structures et actions qui se font aujourd’hui».

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