Royaume-UniRolex pourrait «détruire» une petite société familiale
Le géant suisse veut qu’une petite entreprise qui vend des horloges pour enfants change de nom.
C’est un peu l’histoire de David contre Goliath version horlogère. Rolex s’attaque à une petite firme familiale britannique. Le géant suisse basé à Genève exige un changement de nom.
Firme du Devon, au sud-ouest de l’Angleterre, Oyster&Pop vend principalement des horloges murales pour enfants. Mais selon Rolex, c’est le nom qui pose problème et pourrait entraîner une confusion avec sa célèbre gamme Oyster Perpetual.
Les avocats de Rolex ont écrit à la société anglaise. Ils ont soutenu que le «consommateur moyen et raisonnablement bien informé» penserait probablement à la gamme de montres Rolex en regardant le logo Oyster&Pop, relate la BBC. Et d’ajouter: «Les consommateurs seront inévitablement induits en erreur en pensant que vos produits émanent de Rolex.»
Les avocats de la marque suisse ont demandé à Oyster&Pop de changer de nom, de logo, et de nom de domaine pour le site web. Et annonce de «futures actions» en cas de refus.
Confusion impossible
Du côté de la société du Devon, menée par deux sœurs, on tombe des nues et on taxe la situation d’«absurde». Pour ces sœurs, il est simplement impossible de confondre une montre de luxe à la renommée planétaire avec leurs horloges murales colorées et pédagogiques, conçues pour aider les enfants à apprendre à lire.
«Je ne pense pas que quiconque puisse confondre nos horloges avec celles de Rolex», a commenté Emma Ross-McNair, directrice d’Oyster&Pop. Et d’ajouter qu’une confusion entre des montres vendues plusieurs milliers et ses horloges valant environ 20 livres lui semble tout aussi impossible.
Emma Ross-McNair a encore précisé que le nom «Oyster» n’a pas du tout été inspiré par la marque suisse. Il fait référence à Oyster Bend, le nom de la rue de Torbay où elle a grandi avec sa sœur.
Propositions et pétition
À en croire les deux sœurs, obéir à la demande de Rolex condamnerait purement et simplement leur commerce. «Un changement de marque détruirait Oyster&Pop», expliquent-elles. «Nous avons investi nos économies dans la création d’Oyster&Pop, y compris la marque, le stock, notre site web, l’emballage et le marketing. Si nous devions changer de marque, l’entreprise n’aurait pas les ressources nécessaires pour tout recommencer.»
Les deux sœurs ont écrit une lettre de 9 pages à Rolex, en espérant convaincre la marque de renoncer à ses exigences. Elles ont par exemple proposé de s’engager à ne jamais produire des montres pour adultes.
En parallèle, elles ont décidé de médiatiser cette affaire. Et ont lancé une pétition en ligne pour obtenir du soutien. Elle a pour l’instant été signée plus de 75 000 fois.
Contacté par différents médias britanniques, Rolex n’a pour l’instant pas commenté ce bras de fer.