Football: «Emiliano sous l'eau»: condamnations unanimes

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Football«Emiliano sous l'eau»: condamnations unanimes

Le chant des supporters niçois mercredi soir, se moquant de l'attaquant argentin décédé en janvier 2019, a ulcéré tout le monde. Les réactions sont à la hauteur.

Robin Carrel
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Robin Carrel
Une fresque à la gloire du buteur argentin.

Une fresque à la gloire du buteur argentin.

AFP

«C'est un Argentin, qui ne nage pas bien, Emiliano sous l'eau.» Il faut lire la violence des mots pour se rendre contre de l'abjection de ce chant. La belle «remontada» niçoise de mercredi contre St-Etienne (de 0-2 à 4-2) a été gâchée par une frange des supporters du Gym. Ils ont insulté la mémoire de l'attaquant disparu dans un accident d'avion il y a un peu plus de deux ans. De quoi mettre logiquement en colère tout le football français ou presque.

Tout de suite après le coup de sifflet final, c'est l'entraîneur de Nice Christophe Galtier qui a eu une réponse parfaite. En conférence de presse comme devant le micro du diffuseur, l'ancien coach de Lille a remis à sa place la frange imbécile de ses suiveurs, qui s'était déjà signalée de la pire des manières plus tôt dans la saison. Le pire, c'est que Nice jouait contre St-Etienne, alors que Nantes, l'ancien club de l'Argentin, affrontait quelques minutes plus tard Rennes. Sans doute une colère larvée datant de la finale de Coupe perdue samedi dernier…

«Je n'ai pas d'adjectif pour définir ce que j'ai entendu. Une des premières réactions dans le vestiaire, ça n'a pas été des chants, des cris de joie, ou un soulagement. C'était de parler de ce que les joueurs ont entendu. Au nom de mon vestiaire, de mon staff technique, de mon staff médical, des joueurs, on tient à présenter nos excuses à la famille d'Emiliano Sala et au FC Nantes», a commencé le Marseillais de 55 ans.

«On peut entendre beaucoup de choses dans un stade, mais ces quelques personnes, si elles ne sont pas contentes, elles n'ont qu'à se présenter au camp d'entraînement et je leur dirai la même chose. On dit parfois que ce que l'on voit dans le stade est le reflet de la société. Si c'est ça notre société, on est vraiment dans la merde! (...) Je n'ai pas de mots. Qu'ils restent chez eux! On ne peut pas entendre ça dans un stade. Si c'est pour insulter des morts, qu'ils restent chez eux! Si c'est pour balancer des bouteilles, qu'ils restent chez eux!»

Un autre entraîneur était logiquement remonté, après ces événements. Antoine Kombouaré, l'entraîneur de Nantes, venait pourtant de battre le voisin rennais, mais il n'était pas vraiment d'humeur à savourer. «La connerie humaine n'a pas de limite, je suis scandalisé, ces gens-là n'ont rien à faire dans des stades, a réagi «Casque d'or». Il faudrait les bannir, c'est honteux, j'ai de la peine pour la famille. Je savais que les supporters pouvaient être cons, mais là ce sont des ânes.»

Il y en a un autre qui doit décidément se demander où il a mis les pieds... C'est un certain Jim Ratcliffe. Cette saison, le boss d'Ineos, qui vient de passer à côté du rachat de Chelsea, a connu des embrouilles avec les supporters à Lausanne et à Nice. Les incidents de la Tuilière ont toutefois une bonne tête de broutille à côté de ce qu'une frange minoritaire du club azuréen a proposé. Entre les chants de ce mercredi et le match arrêté contre l'OM en début de saison, il y a quelque chose de pourri au royaume des Aiglons.

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