Football fémininServette Chênois doit continuer d’avancer avec cette même mentalité
Battues par plus fortes qu’elles, les Genevoises n’ont cependant pas démérité. L’apprentissage du plus haut niveau passe par ce genre d’épreuves.
- par
- Florian Paccaud Wolfsburg
Certes Servette Chênois a reçu une leçon, mercredi pour son 2e match de poules de Women's Champions League (5-0). Mais considérer uniquement le résultat ne permet pas d'apprécier à sa juste valeur la performance des joueuses d'Eric Sévérac.
Même si c'est une réalité qui ne peut pas servir d'excuse, on ne peut pas occulter le fait que Servette Chênois n'évolue pas dans le même monde que Wolfsburg. Les Allemandes sont toutes professionnelles, et vivent grâce au football. Les Genevoises les mieux payées ne touchent même pas 2000 francs (en comptant large) par mois. Elles doivent donc travailler à côté, comme (presque) tout le monde.
Évidemment, on n'arrive pas dans le même état de fraîcheur à l'entraînement après une journée de job, qu'après avoir pu planifier son emploi du temps pour arriver au stade dans les meilleures dispositions. Si elles arrivent en général à s'arranger auprès de leurs employeurs pour se libérer afin d'exercer leur passion, elles doivent rattraper leurs heures à d'autres moments. Et lorsqu'on enchaîne les semaines anglaises - le Servette FCCF aura disputé 5 matches entre le 2 et le 17 octobre -, on imagine bien que lorsqu'il n'y a pas foot, les joueuses grenat ne sont pas en congé. Rien que pour cela, leurs efforts méritent le plus grand respect.
Sans renier ses principes
De plus, l'entraîneur genevois a dû faire face à deux forfaits de dernière minute – Laura Felber et Sandy Maendly, pas à 100% de leur forme – l'obligeant à remodeler son arrière-garde, alors même que c'est sur les automatismes défensifs que l'accent avait été mis depuis la défaite contre la Juventus. Outre la gardienne Inês Pereira, il n'y a qu'Amandine Soulard et Elodie Nakkach qui ont pu évoluer au même poste lors de ces deux matches de Ligue des champions féminine. Pour le travail dans la continuité, base de la progression d'une équipe, on repassera. Pour la capacité d'adaptation dans l'urgence face à une telle opposition, on peut tirer son chapeau.
C'est dans ce contexte que les Servettiennes ont débarqué sur la pelouse de l'AOK Stadion. Pourtant, dès les premières minutes, elles ont tout donné pour tenter de faire douter des Louves aux crocs acérés, sans renoncer à leurs principes: jouer haut pour empêcher l'équipe adverse de progresser dans le terrain et construire depuis l'arrière pour poser son jeu. L'entraîneur de Wolfsburg Tommy Stroot a d'ailleurs loué le courage des Helvètes de vouloir jouer au ballon. Et si cela n'a pas marché, c'est principalement dû au fait que les Allemandes ont sorti un grand match, avec une intensité physique incroyable et une qualité technique indéniable.
«On n’a rien lâché»
Eric Sévérac a déclaré après la rencontre qu'il était fier de ses troupes. Il a de quoi. Comme l'a relevé Thaïs Hurni, Servette Chênois a continué à se battre jusqu'au coup de sifflet final. «On n’a rien lâché, c'est comme ça qu'on apprend et qu'on devient meilleur. On s'est serré les coudes et on a essayé de faire du mieux qu'on pouvait jusqu'à la fin».
C'est avec cette mentalité que les Genevoises doivent poursuivre leur apprentissage dans la cour des grandes. Et qui sait, peut-être qu'un jour la chance les récompensera pour tous leurs efforts en leur permettant de signer cet exploit pour lequel elles travaillent tant.
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