Mexique - «On a peur pour ma vie»: une deuxième journaliste tuée à Tijuana

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Mexique«On a peur pour ma vie»: une deuxième journaliste tuée à Tijuana

Lourdes Maldonado Lopez a été exécutée par arme à feu, dimanche près de la frontière avec les États-Unis. Se sachant menacée, elle avait demandé de l’aide au président.

La journaliste se trouvait dans un véhicule quand elle a été assassinée.

La journaliste se trouvait dans un véhicule quand elle a été assassinée.

AFP

Une journaliste a été «assassinée» dimanche, à Tijuana, a indiqué le parquet régional. Il s’agit du deuxième meurtre d’un professionnel des médias en une semaine dans cette ville du nord-ouest du Mexique, à la frontière des États-Unis. Lourdes Maldonado Lopez a été tuée par «arme à feu alors qu’elle se trouvait à bord d’un véhicule», a indiqué le parquet général de l’État de Basse-Californie. Une enquête a été ouverte. Un autre journaliste, un photoreporter, avait été tué lundi dernier à Tijuana.

Lourdes Maldonado Lopez avait travaillé comme correspondante d’un média mexicain à Tijuana dans les années 90. Elle a ensuite œuvré pour plusieurs médias, dont Primer Sistema de Noticias (PSN) de Jaime Bonilla, qui a été gouverneur de l’État de Basse-Californie de 2019 à fin 2021, au sein d’une coalition intégrant le parti présidentiel Morena. La victime avait gagné il y a quelques jours un procès contre PSN, qu’elle poursuivait depuis neuf ans pour licenciement abusif.

La journaliste avait demandé au président de la République, Andres Manuel Lopez Obrador, «appui, aide et justice parce qu’on a peur pour ma vie», selon une vidéo republiée sur les réseaux sociaux à l’annonce de son assassinat. «Je suis en procès depuis six ans avec lui», ajoutait-elle au sujet du gouverneur, en interpellant le chef de l’État lors de l’une de ses conférences de presse. La vidéo a été enregistrée il y a deux ans, d’après certaines sources.

Le président l’avait renvoyée vers son «coordinateur de communication sociale» (porte-parole) pour «qu’il t’aide et t’appuie, pour que l’on demande justice, pour qu’il n’y ait pas d’abus de pouvoir».

Le Mexique est considéré comme l’un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes, exposés aux représailles des cartels de narcotrafiquants, à l’œuvre dans plusieurs des 32 États du pays. Au moins sept journalistes ont été tués en 2021, d’après un décompte de l’AFP. Une centaine de journalistes ont été tués depuis 2000, d’après des chiffres de la Commission des droits de l’homme.

(AFP)

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