FootballFC Sion: à quel Balotelli faut-il s’attendre?
Ce samedi à Tourbillon lors de la réception du FC Bâle(18h), Super Mario devrait effectuer ses débuts helvétiques. Deux experts évoquent ce que l’on peut en espérer.
- par
- Nicolas Jacquier
Après l’Italie, l’Angleterre, la France et la Turquie, Mario Balotelli s’apprête à découvrir un cinquième championnat. Trois jours après avoir signé au FC Sion, l’Italien devrait effectuer ses débuts en Super League ce samedi contre Bâle à Tourbillon. Le nouveau No 45 du club valaisan ne devrait pas forcément être titularisé par Paolo Tramezzani au coup d’envoi, mais faire son entrée en cours de match.
Alors que Sion n’a plus fêté de victoire à domicile depuis le 2 mars dernier (1-0 contre Lausanne), son apport dépendra aussi de l’évolution du score. Suivant la tournure des éléments, Super Mario pourrait faire son apparition plus vite que prévu. Un autre scénario pourrait le voir débuter avant de laisser sa place à l’heure de jeu. Son nouveau coach a l’embarras du choix…
Mais qu’est-on en droit d’attendre d’un élément de ce calibre-là? «Tout dépendra de son état d’esprit et de la manière dont il sera servi, estime Johann Lonfat. Je pense qu’il n’y aura pas de soucis au niveau de l’envie, en tout cas au début. Proche de l’Italie, il voudra se mettre en valeur. Maintenant, le joueur sera bon si le collectif est bon autour de lui. Peut-être Sion devra-t-il modifier son jeu pour profiter des qualités hors-norme de Balotelli et mettre en place ce qui lui convient le mieux. Ça va être un apprentissage de part et d’autre, il faudra apprendre à cohabiter peut-être autrement.»
Jusqu’à quel point Super Mario peut-il radicalement changer le visage du FC Sion? «C’est un joueur qui attire la lumière, estime pour sa part Gérard Castella, responsable de la formation à YB. Si l’on parvient à mettre en place un cadre et une organisation autour de lui, il peut vite être redoutable. On parle ici d’un attaquant de classe mondiale. Balotelli n’a que 32 ans et sort d’une excellente saison en Turquie. Lui-même doit jouer sur la notion de plaisir. Vivant sur les émotions, il doit sentir qu’il est aimé. S’il commence à s’emmerder et à penser qu’il n’est pas au bon endroit, cela pourrait par contre devenir compliqué…»
Lucien Favre avait trouvé la solution
On sait la méga star italienne imprévisible. Comment gérer ce genre de paramètre? «Tramezzani devra faire preuve de doigté et de psychologie, reprend Lonfat. Avec un joueur de sa trempe, il faut être malin pour le motiver sans brimer les autres par rapport au collectif. Si j’étais le coach du FC Sion, j’appellerais Lucien Favre. Alors qu’il est l’anti-Balotelli en termes de gestion des émotions, Favre avait parfaitement su obtenir le meilleur du joueur.»
En tant que consultant blue Sports, l’ancien international helvétique sera tout à l’heure à Tourbillon. Il s’en réjouit. «Il faut qu’il se passe quelque chose. À lui seul, Balotelli peut apporter un peu de folie.» A condition bien sûr de le voir fouler la pelouse dès ce samedi.
Pour Castella, tout doit être affaire d’équilibre dans la gestion d’un élément présumé aussi ingérable. «Il faut lui laisser toute liberté dans son expression. Mais cela doit se faire dans le respect de l’équipe. Ce qui est valable pour Neymar ou Mbappé l’est aussi pour Balotelli. Des gars comme ça, qui ont le pouvoir de décider de l’issue d’un match, il ne faut pas les emmerder pour rien. Quelques règles suffisent. Du style: ça, tu peux faire; ça, tu ne fais pas.»