Jura bernoisHuit inculpations dans le drame du port de La Neuveville
Homicides par négligence et violation des règles de l’art de construire: telles sont les accusations formulées cinq ans après l’électrocution de deux femmes et d’un chien.
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Huit prévenus sont mis en accusation cinq ans après le drame de La Neuveville. Date du procès: l’automne prochain, au plus tôt. Peine maximale encourue devant un juge unique: deux ans de prison. Le 15 mai 2017, deux femmes et un chien ont perdu la vie au port, électrocutés dans l’eau du lac: le chien Makani qui nageait près de la rive, puis sa maîtresse Claire Schläfli qui avait sauté à l’eau pour le sauver, puis une touriste hollandaise qui voulait leur porter secours, Miranda Birschal.
À la suite de la clôture de l’instruction, huit prévenus ont été mis en accusation pour homicides par négligence. Trois d’entre eux sont également poursuivis pour violation des règles de l’art de construire. Le procès se déroulera devant le Tribunal régional du Jura bernois, à Moutier.
Fuite d’électricité
L’instruction conclut que «selon toute vraisemblance», les décès sont dus à une fuite d’électricité en raison d’un câble électrique endommagé au niveau de la barrière du port. L’électricité se serait ensuite propagée au lac par le biais d’un ponton.
Les deux femmes et le chien s’étant trouvés en contact avec la barrière, respectivement l’eau à cet endroit, ont été électrocutés. «Le système de sécurité de l’installation électrique n’a pas permis son déclenchement», précisent aujourd’hui les enquêteurs.
Personnel de l’époque
Les prévenus sont autant des personnes qui ont procédé à l’installation du tronçon sur lequel le problème est survenu que des membres du personnel de l’époque de la commune de La Neuveville. «Ils sont soupçonnés d’avoir modifié le système de sécurité de l’installation et de ne pas avoir pris les mesures nécessaires après avoir appris cette modification», indiquent les autorités judiciaires.
«Il s’agit enfin des personnes ayant procédé aux contrôles avant la mise en service du tronçon de l’installation électrique sur lequel le problème est survenu», est-il précisé. Ces prévenus sont soupçonnés de ne pas avoir procédé à un contrôle conforme aux règles de prudence et aux règles en vigueur permettant de détecter les éventuels problèmes sur l’installation électrique, et notamment son extension réalisée en 2016 qui ne répondait pas aux normes en vigueur à l’époque.
«La présomption d’innocence s’applique cependant à ce stade à l’ensemble des prévenus», conclut le Ministère public dans un communiqué.