Intelligence artificielleLa nouvelle version de ChatGPT est «aussi performante que les humains»
Selon l’entreprise OpenAI, la dernière mouture de sa technologie fait des prouesses «dans de nombreux contextes professionnels et académiques».
La start-up californienne OpenAI, qui a lancé fin novembre avec un grand succès l’interface ChatGPT, capable de générer toutes sortes de textes sur commande, a dévoilé mardi GPT-4, une nouvelle version de la technologie d’intelligence artificielle générative qui opère le célèbre chatbot. Microsoft, qui a investi des milliards de dollars dans la start-up, a annoncé dans la foulée avoir intégré GPT-4 à Bing, son moteur de recherche déjà doté de fonctionnalités de ChatGPT depuis un mois.
«GPT-4 est un grand modèle multimédia, moins doué que les humains dans de nombreux scénarios de la vie réelle, mais aussi performant que les humains dans de nombreux contextes professionnels et académiques», a indiqué l’entreprise dans un communiqué. «Par exemple, il réussit l’examen pour devenir avocat avec un score aussi bon que les meilleurs 10%. La version précédente, GPT 3.5, était au niveau des 10% les moins bons», a-t-elle précisé.
«Au bénéfice de toute l’humanité»
ChatGPT suscite beaucoup d’enthousiasme, mais aussi de polémiques, depuis qu’il est en accès libre et utilisé par des millions de personnes dans le monde pour écrire des dissertations, des lignes de code, des scénarios ou encore simplement pour tester ses capacités. Avec GPT-4, le chatbot va devenir «plus créatif et collaboratif que jamais», promet l’entreprise.
Contrairement aux versions précédentes, le nouveau modèle est équipé de la vision: il comprend le texte mais aussi les images, grâce à une autre start-up, Be My Eyes. Il ne génère en revanche que du texte. Dans l’immédiat, seuls les utilisateurs de ChatGPT Plus, la version payante du chatbot, et le million d’internautes ayant accès au nouveau Bing vont pouvoir tester GPT-4 (sans le traitement d’images pour l’instant).
«Jamais-vu»
OpenAI s’est ainsi imposé comme le leader de l’intelligence artificielle (IA) générative avec ses programmes produisant des textes ou, comme DALL-E, des images. Les capacités multimédia de GPT-4 constituent un pas dans la direction de l’intelligence artificielle dite «générale», que le patron de la start-up, Sam Altman, appelle de ses vœux.
Le concept désigne des systèmes d’IA dotés de capacités cognitives humaines, ou «plus intelligents que les humains en général», selon Sam Altman. «Notre mission est d’assurer que l’IA générale bénéficie à toute l’humanité», a-t-il assuré sur le blog de l’entreprise le 24 février.
Pour l’instant, le modèle manque d’une capacité cruciale: la mémoire. Il a été formé sur des données qui s’arrêtent en septembre 2021 et «n’apprend pas en continu de ses expériences», détaille OpenAI. Il a en revanche gagné du terrain académique.
«GPT-4 peut désormais postuler pour étudier à Stanford (une prestigieuse université américaine, ndlr). Sa capacité à raisonner c’est du JAMAIS-VU!» a tweeté Jim Fan, un spécialiste de l’IA passé par Google et OpenAI, et désormais chez Nvidia. Il a admis avoir reçu de moins bons résultats à certains examens que le modèle.
«La puissance de l’algorithme va augmenter, mais ce n’est pas une deuxième révolution», a nuancé Robert Vesoul, PDG de l’entreprise française Illuin Technology. «On n’est pas passé de la Lune à Mars.» «Malgré ses capacités, GPT-4 a des limites similaires aux modèles précédents», a reconnu OpenAI. «Il n’est pas encore totalement fiable (il hallucine, invente des choses et fait des erreurs de logique).»