IrakExhumation de quinze corps dans un charnier de l’ère Saddam Hussein
Les dépouilles ont été mises au jour près de Nadjaf, dans une fosse commune datant des années 1990. Le site pourrait contenir une centaine de morts, ont annoncé samedi les autorités.
Les dépouilles de 15 victimes ont été exhumées dans une fosse commune datant des années 1990 et mise au jour dans le sud de l’Irak, a indiqué samedi un responsable. Selon ce dernier, le site pourrait renfermer une centaine de corps. Le charnier, près de la ville sainte chiite de Nadjaf, a été découvert en avril lors de la construction d’un complexe immobilier.
Devant des immeubles en béton qui attendent d’être terminés, un correspondant de l’AFP a vu samedi dans un périmètre délimité des crânes et des ossements humains numérotés. «Il pourrait y avoir 100 victimes dans ce charnier. C’est une estimation, le chiffre pourrait être plus élevé, vu l’étendue de la scène du crime», a indiqué Abdul Ilah al-Naïli, directeur de la Fondation des martyrs, instance gouvernementale chargée de l’ouverture des fosses communes et du processus d’identification.
Plus d’un million de disparus
«Le charnier remonte au soulèvement populaire de 1991», a-t-il ajouté, précisant que des «dizaines» de charniers pourraient ne pas avoir été encore découvertes. Au début des années 1990, le dictateur Saddam Hussein a réprimé dans le sang une révolte de la communauté chiite, majoritaire dans le Sud, faisant près de 100’000 morts.
Depuis le début de la guerre Iran-Irak en 1980, les conflits se sont succédé en Irak. Selon les autorités, durant les années 1980 et 1990, le régime de Saddam Hussein, renversé en 2003 par l’invasion américaine, a fait disparaître plus d’un million de personnes, dont les proches ne connaissent toujours pas le sort pour un grand nombre.
L’EI a aussi laissé des milliers de victimes derrière lui
Par ailleurs, le groupe État islamique (EI), vaincu en Irak fin 2017 après avoir contrôlé une grande partie du territoire, a laissé derrière lui plus de 200 charniers qui pourraient renfermer jusqu’à 12’000 corps, selon l’ONU. En décembre, les Peshmergas – armée dans la région autonome du Kurdistan dans le nord de l’Irak – ont découvert un charnier contenant au moins 11 corps appartenant à des policiers qui auraient été tués par l’EI.
En mars dernier, les autorités irakiennes ont exhumé dans une fosse commune à Mossoul, ex-«capitale» de l’EI en Irak, les restes de 85 combattants jihadistes et de leurs proches tués lors de la reconquête de la grande métropole du nord.