AntiquitéLe FBI restitue à Rome une mosaïque de 2000 ans
L’énorme œuvre d’art dormait dans un entrepôt aux États-Unis depuis des décennies. Son origine a pu être déterminée et tout a été soigneusement transporté jusqu’en Italie.
- par
- Michel Pralong
Fin avril 2020, un avocat contacte Elizabeth Rivas, agent du FBI spécialisée dans les crimes liés à l’art. Il lui dit qu’un client possède une mosaïque de Méduse, le personnage aux cheveux de serpents de la mythologie gréco-romaine. La pièce est gigantesque puisqu’elle est divisée en 16 morceaux contenus dans des caisses de 35 à 90 kilos chacune. Elle repose dans un entrepôt de Los Angeles depuis les années 1980.
Comment la mosaïque est-elle arrivée là, comment le client en est-il devenu le propriétaire, on l’ignore, l’homme voulant garder son anonymat, donc le FBI n’a pas précisé ces faits. Comme il n’a aucun document concernant cette antiquité, il ne peut la vendre sur le marché, du moins légalement. D’où son intention de la confier au FBI.
Un expert a alors estimé que l’œuvre devait être italienne ou nord-africaine. Les spécialistes de l’art des carabinieri ont confirmé que cette mosaïque avait été inscrite dans le registre des biens culturels italiens en 1909. Elle aurait 2000 ans. Le dernier recensement connu date de 1959, où l’on évoque qu’elle aurait été à vendre dans la région de Los Angeles.
Caisses infestées de termites
Mais depuis quand est-elle aux États-Unis et comment elle y est arrivée, mystère, souligne CNN. Des fonctionnaires italiens se sont rendus aux États-Unis pour examiner la mosaïque et voir comment organiser son transport. Certaines des caisses qui contenaient les parties de la mosaïque étaient infestées de termites, mais les morceaux étaient en bon état, vu l’installation climatisée dans laquelle ils avaient été conservés.
Le client anonyme a accepté de financer les caisses spéciales qui ont permis d’envoyer en avril la mosaïque à Rome, accompagnée par les deux agents du FBI, Elizabeth Rivas et Allen Grove, qui ont enquêté pour retrouver ses origines. Des experts travaillent maintenant à sa restauration. On ignore encore où le gouvernement italien choisira de l’exposer.