Etats-Unis: Biden parviendra-t-il à faire le poids face à Trump?

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Présidentielle américaineBiden peut-il battre Trump sur la défense de la démocratie?

Samedi, le président américain a taclé Donald Trump, alors que les deux hommes souhaitent se présenter à la présidentielle 2024.

Joe Biden souffre d’une cote de popularité parmi les plus faibles pour un président américain moins d’un an avant l’élection présidentielle.

Joe Biden souffre d’une cote de popularité parmi les plus faibles pour un président américain moins d’un an avant l’élection présidentielle.

AFP

Joe Biden en campagne pour sa réélection, contre a priori Donald Trump, a pour l’instant échoué à convaincre les électeurs de l’amélioration de l’économie de la première puissance mondiale: le président peut-il alors battre son rival en misant sur la défense de la démocratie américaine ?

Malgré des chiffres de l’emploi meilleurs que prévu, une inflation au plus bas depuis début 2021 et une sortie réussie de la pandémie de Covid, Joe Biden souffre d’une cote de popularité parmi les plus faibles pour un président américain moins d’un an avant l’élection: il est selon des sondages au coude-à-coude, voire légèrement distancé par son très probable concurrent en novembre, Donald Trump.

Points faibles

Autres points faibles pour Joe Biden: l’immigration à la frontière mexicaine, le soutien à la guerre d’Israël contre le Hamas à Gaza qui divise son parti, le Congrès qui bloque sa demande de fonds supplémentaires pour l’Ukraine ou encore la perte de soutien d’une partie d’électeurs jeunes, afro-américains, hispaniques, voire arabo-musulmans, qui l’avaient tous porté vers la victoire en novembre 2020.

Et comme le président refuse de parler des multiples déboires judiciaires de son prédécesseur -- quatre inculpations pénales et un risque de prison -- il se prive d’une arme contre le milliardaire républicain. Si bien que «si l’élection avait lieu demain, le président Biden perdrait», a tranché auprès de l’AFP William Galston, expert du centre d’études Brookings Institution.

D’autant que pour cet analyste, le camp présidentiel «n’y va pas assez fort» pour marteler les bonnes nouvelles économiques aux États-Unis, alors que les classes moyennes et populaires des mégapoles continuent de subir des prix de l’alimentation, du logement et de l’énergie très élevés. 

«L’Allemagne nazie»

Alors l’octogénaire accélère et insiste sur les dangers que son rival de 77 ans ferait peser sur la «démocratie» américaine, après que certains de son camp ont jugé que sa campagne démarrait trop lentement.

Dans un discours vendredi en Pennsylvanie, près d’un site historique de la Révolution américaine de la fin du XVIIIe siècle, le locataire de la Maison Blanche a comparé le «langage» de Donald Trump à celui de «l’Allemagne nazie», l’accusant d’être «prêt à sacrifier notre démocratie, afin d’obtenir le pouvoir» en novembre prochain.

Biden met en garde

Dénonçant les agissements du tribun républicain lors de l’insurrection historique de ses partisans le 6 janvier 2021 contre le Capitole, Joe Biden a mis en garde contre la menace «extrême» sur les institutions démocratiques américaines en cas de retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier 2025. 

Il a même estimé qu’il y a trois ans, «nous avons failli perdre l’Amérique», première puissance mondiale, où «la démocratie est la cause sacrée» depuis quelque 250 ans.

«Une campagne forte»

Pour se sortir de l’ornière, conseille William Galston, Joe Biden devra mener «une campagne forte» en se déplaçant dans les Etats-clés et en participant aux débats télévisés afin de prouver aux électeurs qu’il n’est ni «gâteux, ni sénile».

«L’équipe de campagne du président Biden va espérer que la situation internationale et l’économie coopèrent», sous peine d’un «combat pénible pour l’élection», prévient l’expert. «La démocratie est vraiment (un enjeu) du vote», approuve William Howell, professeur de sciences politiques à l’université de Chicago. Toutefois, nuance-t-il auprès de l’AFP, «la plupart des élections ne se décident pas sur ce genre de questions mais plutôt sur l’économie et la cote de popularité du président sortant».

(AFP)

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