Hommage: Arnaud Bédat, voir un ami s’envoler…

Publié

HommageArnaud Bédat, voir un ami s’envoler…

Le journaliste et grand reporter romand s’est éteint ce jeudi. Il s’était fait connaître bien au-delà de son Jura natal.

Laurent Siebenmann Rédacteur en chef
par
Laurent Siebenmann Rédacteur en chef
Le journaliste et grand reporter romand Arnaud Bédat est décédé à 58 ans, le jeudi 20 juillet 2023.

Le journaliste et grand reporter romand Arnaud Bédat est décédé à 58 ans, le jeudi 20 juillet 2023.

TMC

Avec la disparition de notre confrère Arnaud Bédat, c’est un «monstre» du journalisme qui s’en va. Car Arnaud, c’était bien ça: un grand reporter au flair hors-pair dont le talent, les scoops, les enquêtes et les livres l’avaient fait connaître bien au-delà de la Romandie.

Cette «Course autour du monde» à laquelle il avait participé lors de l’édition 1983-1984 avait été déterminante. Là, déjà, il avait réalisé un reportage resté dans l’histoire de cette émission télévisée en retrouvant le dernier des assassins de Gandhi. Premier scoop. Ca ne sera pas le dernier.

C’est ensuite dans «L’illustré» mais aussi dans «Paris Match» que ses enquêtes feront mouche. On pourrait en citer beaucoup ( le crash du SR 111, les affaires Stern, DSK ou Polanski par exemple) mais on retiendra en particulier ses scoops autour de l’affaire de l’Ordre du Temple Solaire, en collaboration avec ses amis Bernard Nicolas et Gilles Bouleau. 

Arnaud Bédat, ce sont aussi des livres. Dont le premier consacré à la disparition de l’animateur de «La chasse aux trésors», Philippe de Dieuleveult. Suivront trois ouvrages sur l’OTS, mais aussi un livre sur l’amitié entre Jean Liardon et Jacques Brel, «Voir un ami voler», où toute la sensibilité du journaliste romand se révélera. 

Il se prendra aussi de passion pour le pape François, qu’il rencontrera plusieurs fois et à qui il consacrera deux livres, dont «François l’Argentin». Un troisième opus sur lequel Arnaud travaillait devait voir le jour.

Je le disais plus haut, Arnaud s’était fait connaître bien au-delà de son Jura natal. Et de son Porrentruy qu’il aimait tant. Grand spécialiste des faits divers, il était régulièrement sollicité par les plus grandes chaînes de télévision françaises. C’est ainsi qu’Arnaud Bédat a multiplié les anecdotes et les analyses dans «Zone d’ombre», «Faites entrer l’accusé», «50 minutes Inside» ou «C dans l’air», apportant son avis éclairé.  Il avait même participé à «Vivement dimanche», aux côtés de ses amis Garou et Bertrand Piccard. 

Il y a deux mois, quelques semaines après avoir été immortalisé en bande-dessinée dans une aventure de «Lefranc» (il en n’était pas peu fier!), Arnaud avait donné de la voix dans le grand documentaire de France 2, «Dieuleveult, les disparus du fleuve». Son ultime apparition à l’antenne, pour parler de son ami. La boucle était bouclée.

Mais Arnaud Bédat, c’était aussi un homme attachant, généreux, partageur et fidèle en amitié. Epicurien, il aimait partager des foules d’anecdotes autour d’un bon repas. Comme sur les bords du Léman où ce solide Jurassien adorait venir à Cully.

Arnaud manquera au journalisme romand. Son regard aiguisé sur l’actualité, également. Et, à titre personnel, il me manquera beaucoup. Car il était mon ami. Pas facile de le voir s’envoler si tôt. Repose en paix, Arnaud.

A sa fille, à sa famille et à ses proches, la rédaction du matin.ch adresse ses condoléances.

Ton opinion