France – Amende requise contre Brigitte Bardot pour injures raciales

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FranceAmende requise contre Brigitte Bardot pour injures raciales

L’ex-actrice avait notamment traité en 2019 les Réunionnais d’«autochtones ayant gardé leurs gènes sauvages».

Brigitte Bardot en 2002.

Brigitte Bardot en 2002.

imago images/SKATA

Un tribunal français a requis jeudi 25’000 euros d’amende contre l’ex-actrice Brigitte Bardot pour avoir traité les Réunionnais d’«autochtones ayant gardé leurs gènes sauvages» dans un courrier adressé en 2019 au préfet de cette île française de l’océan Indien.

Une peine de 5000 euros d’amende a également été requise contre Bruno Jacquelin, l’attaché de presse de Brigitte Bardot, qui est poursuivi pour complicité d’injures publiques. À la demande de son employeuse, il avait transmis le courrier litigieux à plusieurs médias, dont l’AFP. Ni Brigitte Bardot ni Bruno Jacquelin n’étaient présents à l’audience du tribunal de Saint-Denis.

Créatrice d’une fondation portant son nom et œuvrant à la protection des animaux, l’inoubliable interprète de «Et Dieu… créa la femme», désormais âgée de 85 ans, avait adressé en mars 2019 une lettre ouverte à Amaury de Saint-Quentin, alors préfet de l’île française de La Réunion. Se disant «envahie par des lettres dénonçant la barbarie que les Réunionnais exercent sur les animaux», Brigitte Bardot avait affirmé que «les autochtones ont gardé leurs gènes de sauvages». Elle avait aussi comparé La Réunion à «l’île du diable» avec «une population dégénérée encore imprégnée des traditions barbares qui sont leurs souches».

«Le racisme n’est pas une opinion»

Ces invectives avaient provoqué une grande indignation dans l’île. Annick Girardin, à l’époque ministre française des Outre-mer, avait adressé une lettre ouverte à l’ex-actrice. «Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit», avait-elle rappelé. Plusieurs associations françaises de lutte contre le racisme et les discriminations (Licra, Mrap, SOS Racisme), ligue des droits de l’homme et associations et groupements religieux hindous, notamment, avaient porté plainte contre l’ancienne actrice. Brigitte Bardot avait présenté des excuses aux Réunionnais en justifiant sa colère par ce qu’elle estime être le «sort tragique» des animaux dans l’île.

«Quand on est intelligent, on réfléchit à ce qu’on écrit, là c’est de la bêtise. Elle parle de réminiscences de cannibalisme, là ce sont des réminiscences de pensée colonialiste» s’est exclamé à l’audience maître Axel Vardin, avocat des associations hindoues, entre autres. «Les paroles de madame Bardot sont injurieuses, blessantes», a jugé la procureure Bérengère Prudhomme. La défense des animaux, «c’est la vie de Brigitte Bardot». La détresse animale «est une réalité à La Réunion», a répliqué maître Catherine Moissonnier, avocate de l’ancienne actrice et de son attaché de presse. La décision sera rendue le 4 novembre.

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