Attaque djihadiste à Morges: elle réclame 25 000 francs à la Confédération

La petite amie du jeune Portugais de 29 ans, décédé le 12 septembre 2020 sous les coups de couteau d’un djihadiste à Morges, demande à être indemnisée pour tort moral par la Confédération. La RTS révèle ce mardi que son avocat a écrit un courrier en ce sens au Département fédéral des finances. Cette jeune femme était avec lui dans le kebab lorsqu’un ressortissant turco-suisse s’en est pris par hasard à son compagnon en criant «Allah Akbar».

La jeune femme reproche à la procureure de la Confédération, qui était en charge du dossier de cet homme connu pour sa dérive djihadiste, d’avoir «failli» à sa mission. «Par son inaction, totalement incompréhensible, force est de constater que la procureure fédérale a commis une faute grave dans l’exercice de ses fonctions», écrit son avocat Me Fabien Mingard. Après avoir été arrêté en avril 2019 pour avoir tenté de faire exploser une station essence, l’homme a été libéré en juillet 2020 sous des conditions très strictes et sous la responsabilité d’une procureure de la Confédération.

Mais l’homme n’a pas respecté les conditions fixées (mesures éducatives et présentation au poste de police). Durant les deux mois qui ont précédé le drame, les signaux d’alerte, notamment les mises en garde des autorités vaudoises, auraient dû forcer la procureure de la Confédération à remettre l’homme en prison. L’Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération a déjà émis des critiques dans ce sens au mois de mars pour déplorer «l’absence de réaction du Ministère public de la Confédération après que les autorités vaudoises ont signalé diverses violations des mesures de substitution imposées».

Pour Me Fabien Mingard: «La mort de Joao ne serait bien évidemment pas survenue si les mesures adéquates, et qui ne pouvaient que s’imposer au vu de la situation, avaient été prises».

Le procès du djihadiste s’est tenu en décembre dernier au Tribunal pénal de Bellinzone. Le 10 janvier 2023, il a été condamné à 20 ans de prison et à une mesure thérapeutique institutionnelle en milieu fermé. Les différentes parties liées à cette procédure n’ont pas fait recours et la peine est donc définitive.