Nouvelle-Calédonie: des signes d’un lent retour à la normale

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Nouvelle-CalédonieCalme relatif et état d’urgence levé ce mardi matin

L’état d’urgence, instauré le 15 mai, a été levé ce mardi matin à Nouméa, où quelque 480 gendarmes mobiles doivent être envoyés en renfort, a annoncé l’Élysée.

Les signes et bannières sont encore nombreux à Nouméa.

Les signes et bannières sont encore nombreux à Nouméa.

AFP

État d’urgence levé, couvre-feu maintenu et un calme relatif qui se confirme nuit après nuit: la Nouvelle-Calédonie poursuit mardi son fragile retour à la normale dans la foulée d’une crise aiguë, marquée par sept décès, des barrages et des dégradations.

Jusqu’à 3500 effectifs de forces de l’ordre, au total, vont être déployés dans cet archipel français du Pacifique Sud engagé depuis 1998 dans un processus d’émancipation. Un projet de loi constitutionnelle a déclenché des émeutes et aucune sortie de crise politique ne se dessine pour l’heure, faute d’accord entre loyalistes et indépendantistes.

La nuit de lundi à mardi a été «relativement calme», a écrit le Haut-Commissariat de la République (représentant de l’État) dans un communiqué. Dans le quartier populaire de Montravel à Nouméa, majoritairement peuplé par les communautés kanak et océanienne et qui a été à la pointe de la révolte, aucune barricade n’était dressée mardi.

«Ça se calme»

À Apogoti, comme à Païta et Dumbéa-sur-Mer, sur chaque barrage, le mot d’ordre semble être le même: laisser passer, même si des détours sont encore nécessaires du fait des débris barrant la route, entraînant de nombreux embouteillages.

À l’arrêt depuis le 14 mai, les taxis de Nouméa reprennent du service, a annoncé mardi l’association des radio taxis, au lendemain de la reprise du trafic routier dans l’agglomération, ce qui a généré de longs embouteillages.

Le réseau de bus qui dessert Nouméa et le Grand Nouméa reste en revanche paralysé. Autre service public encore affecté par les barrages, la collecte des ordures ménagères. Mais signe, là aussi, d’un timide retour à la normale, la mairie de Nouméa a organisé lundi sa toute première tournée de ramassage depuis le déclenchement de la crise, pour «trois quartiers seulement», selon la municipalité.

Aéroport fermé jusqu’au 2 juin

Mardi, le Haut-Commissariat de la République, qui a signalé «près de 500» interpellations, a assuré que le déblaiement avançait à Nouméa dans «les secteurs de Magenta, Tuband et du foyer wallisien», et que «la progression du nettoyage et de la sécurisation des axes principaux permet l’accès à des rues adjacentes jusqu’alors bloquées».

L’accès à l’hôpital de l’agglomération a été libéré lundi et sécurisé, mais étant «concentrée sur la gestion des urgences et la reprise des soins vitaux», la direction de l’établissement a appelé mardi les Calédoniens à «ne pas se déplacer au Médipôle en dehors de cas d’urgences».

L’aéroport international de Nouméa -- La Tontouta --, fermé aux vols commerciaux depuis le 14 mai, va le rester au moins jusqu’au 2 juin. Les écoles, elles, ne rouvriront pas avant mi-juin.

270’000 habitants dans l’archipel

L’état d’urgence, instauré le 15 mai, a été levé mardi à 05 h 00 du matin (20 h 00 lundi heure suisse). Le couvre-feu reste en vigueur et la vente d’alcool demeure interdite, tout comme le transport et port d’armes -- estimées à environ 100’000 dans l’archipel peuplé de quelque 270’000 habitants.

Le détonateur des troubles a été le vote à Paris d’une réforme constitutionnelle prévoyant d’élargir le corps électoral local à environ 25’000 personnes établies depuis au moins dix ans en Nouvelle-Calédonie.

Les indépendantistes réclament le retrait de la réforme, qui a provoqué les pires violences sur l’archipel en 40 ans et réveillé le spectre des «Événements» qui, de 1984 à 1988, avaient fait près de 80 morts et craindre la plongée de la Nouvelle-Calédonie dans la guerre civile.

(AFP)

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