Football - Le LS n’a fait qu’un premier pas dans la bonne direction

«Je n’étais pas abattu quand nous n’arrivions pas à gagner, je ne vais pas m’enflammer maintenant après une seule victoire.» Peu après le dernier coup de sifflet libérateur, Ilija Borenovic était un modèle de self-control. Même si on devinait chez lui un immense soulagement libérateur, il ne voulait surtout pas montrer le moindre signe extérieur d’une quelconque euphorie. Comme on le comprend. Gagner un premier match, après neuf vaines tentatives, ne lui donne pas le droit de bomber le torse.

Durant son analyse de la rencontre – après avoir bien entendu rapidement souligné l’importance psychologique de ce succès – le technicien de la Tuilière mettait d’ailleurs très vite le doigt sur les différents points que son équipe se devait d’améliorer pour qu’une nouvelle victoire ne se fasse pas attendre. Exception faite de dix très bonnes minutes initiales, couronnées de deux magnifiques buts, la première mi-temps lausannoise a en effet été bien laborieuse. Avec un peu plus d’opportunisme (4e), de précision (13e) ou sans un Mory Diaw inspiré (26e), GC aurait très bien pu rentrer au vestiaire avec un retard moins pesant. «Une fois nos deux buts marqués, insistait Ilija Borenovic, nous nous sommes trop souvent contentés de défendre jusqu’à la pause. Nous avons commis trop d’erreurs techniques et de rythme pour réussir à continuer à aller de l’avant.»

Un problème qui ne date pas d’hier. En manque de confiance, le LS a encore une fois éprouvé beaucoup de peine à faire circuler calmement le ballon dans ses rangs. Pour que les Vaudois réussissent à reproduire le même et précieux fond de jeu proposé au printemps dernier, ils doivent d’abord retrouver cette sérénité et cette confiance en eux que seules les victoires peuvent amener. Pour cela, il est capital que Stjepan Kukuruzovic redevienne l’indispensable régulateur et maître à jouer de la saison passée.

Intelligent et très à l’aise des deux pieds, le pourtant expérimenté capitaine lausannois donnait l’impression, dimanche, d’être encore davantage tenaillé par le doute que ses jeunes coéquipiers. Homme sensible, et bien conscient du rôle important qui est le sien au sein de ce groupe très jeune, le milieu de terrain semble en effet souffrir moralement plus que de raison de cette entame de championnat ratée.

Heureusement pour le LS, sa défense a su parfaitement faire son job après la pause. Même lorsque les Vaudois se sont retrouvés avec un homme de moins suite à l’expulsion coupable de Chafik (54e), le trio Grippo-Monteiro-Husic a rendu une copie proche de la perfection. Si l’apport de l’ancien capitaine d’Oviedo est, comme on l’avait déjà constaté lors de ses deux premières sorties, une indispensable valeur ajoutée, le calme, la sobriété et l’intransigeance défensive de Monteiro ont été une agréable surprise.

Quant à Anel Husic (20 ans), il ne cesse, match après match, de progresser et d’impressionner. Placé cette fois sur le côté gauche - un poste qu’il n’avait plus occupé depuis ses années chez les jeunes – l’Yverdonnois a non seulement bien bouclé son couloir, mais il s’est aussi permis quelques incursions offensives bien senties. Sans oublier son ouverture parfaite pour Mahou qui offrait au Français un face-à-face avec Moreira (62e).

Le retour en grande forme de Cameron Puertas est l’autre grande satisfaction lausannoise du week-end. Mis sur le banc à Lugano, juste avant la trêve internationale, pour insuffisance de performances, l’Espagnol des Boveresses, auteur d’un doublé sur balles arrêtées, a su montrer avec orgueil qu’il avait surmonté une période délicate.

Avant deux nouvelles rencontres à domicile face à Lucerne puis Lugano qui pourrait lui permettre de s’éloigner quelque peu de cette zone rouge, le LS se rendra à Berne, samedi, pour ce qui constitue le défi ultime en Suisse. Mais pour espérer ne pas subir le même sort que lors des cinq précédentes confrontations face au quadruple champion de Suisse, les Lausannois devront réaliser une performance de très haut niveau. En sont-ils déjà capables?