Motocyclisme24 Heures du Mans motos: «Ton corps va souffrir»
L’épreuve d’endurance débute ce samedi à 15h. Les pilotes ont souffert pour se préparer pour cette course très exigeante.
«Manger un peu plus», «bien boire avant» et être prêt «à ne pas jeter l’éponge». Avant le départ samedi des 24 Heures du Mans motos, les pilotes se confient sur leur préparation à la course d’endurance, que même les plus habitués ont encore du mal à dompter.
Assis dans son espace «repas» de l’équipe MotoAin, le Français Corentin Perolari tente «de se reposer». Samedi, à 15h00, il prendra le départ sur la Yamaha No 96, avec un peu de «stress» car «la procédure est hyper longue» avant le début des hostilités sur le circuit Bugatti.
Un travail de toute l’année
Pour autant, le pilote de 25 ans sera prêt. Courir 24 Heures, c’est évidemment un travail «de toute l’année» explique à l’AFP le natif du Gard, qui revient pour la 5e fois au Mans. L’hiver lui a permis de «faire beaucoup plus de sport», ce qu’approuve l’Espagnol Isaac Viñales (Wojcik Racing Team) qui a passé «beaucoup plus de temps sur (s)on vélo» ces trois derniers mois, tout en «habituant son corps à consommer moins de calories».
«Eviter les crampes»
Viñales, qui découvre Le Mans cette année à 29 ans, a par ailleurs essayé «de manger un peu plus pour gagner un peu de poids» ces dernières semaines tandis que Perolari insiste sur le fait de «surtout bien s’hydrater» pendant la course mais aussi quelques jours avant «pour éviter les crampes» bien peu appréciées.
Dans les stands, les équipes s’activent autour des motos pour qu’elles aussi soient fin prêtes le Jour J. Damien Saulnier, directeur technique du Sert (Suzuki), qui prendra la pole position samedi, est clair avec ses pilotes: «On va s’occuper de la moto, maintenant je ne m’occupe pas de vous». «On ne doit pas se poser la question de savoir s’ils auront le physique», avait déclaré le Sarthois quelques semaines avant la course.
Avec le temps, le Français Mike Di Meglio, qui roulera pour la Honda No 1 championne du monde d’endurance en titre, sait «ce qu’il faut travailler». Pour autant ne comptez pas trop vous reposer sur votre expérience. Son coéquipier l’Australien Josh Hook – 5 participations – se souvient bien de sa première sur le circuit Bugatti et «ça ne devient pas plus facile» d’une année sur l’autre. S’il apprend à chaque édition «un petit quelque chose sur (s)on corps» et en tient compte pour éviter des douleurs, «en fin de compte, ton corps va souffrir».
Pour Damien Saulnier, «la fatigue accompagne la performance», pour autant «quand tu joues un podium le mental se mélange au physique alors que quand tu galères, tu as des douleurs» qui peuvent se ressentir davantage. «Il faut être prêt à ne pas jeter l’éponge dans les moments clés», poursuit Isaac Viñales. «Par exemple, à 6 heures du matin, quand le soleil se lève et qu’on a l’impression que c’est vite terminé», alors qu’il reste encore neuf heures à piloter...
Faire preuve de caractère
Corentin Perolari, lui, a confiance en son mental, «j’ai un caractère fort donc j’ai tendance à ne rien lâcher» explique le pilote passé également par les courses de vitesse qui sait que «l’endurance demande à se canaliser pour soi, pour le matériel... C’est un tout».
Josh Hook ne devrait pas non plus manquer de caractère même si dans la nuit «je serai sur la table de massage, le mécanicien viendra pour dire que c’est l’heure de partir. Je dirai que je ne veux pas», sourit-il. Mais après tout, pour celui qui devrait se battre pour la victoire finale avec Honda, «vous pouvez le faire, vous savez que vous l’avez déjà fait».