Politique: Zurich enterre le droit de vote à 16 ans

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PolitiqueZurich enterre le droit de vote à 16 ans

Deux votants sur trois ont refusé nettement l’abaissement de l’âge qui donne accès aux urnes. Un signal important au plan national.

Eric Felley
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Ce dimanche, les Zurichois ont largement refusé d’accorder le droit de vote aux moins de 18 ans.

Ce dimanche, les Zurichois ont largement refusé d’accorder le droit de vote aux moins de 18 ans.

Getty Images/Maskot

Près de 65% de non. Le résultat est sans appel à Zurich concernant le droit de vote à 16 ans sur lequel le peuple se prononçait ce dimanche. L’UDC et le PLR appelaient à refuser, tandis que les autres forces politiques prônaient cette évolution, ainsi que le Grand Conseil et le Gouvernement zurichois.

Seul Glaris en 2007

Cette défaite risque de marquer un temps d’arrêt sur volonté d’intégrer de manière plus précoce les jeunes dans la vie politique. Pour l’instant, seul le canton de Glaris a accepté le droit de vote à 16 ans lors d’une Landsgemeinde en 2007 déjà. Les Neuchâtelois l’ont refusé en 2020. Dans les cantons de Vaud, Zoug, Argovie, Soleure et Schaffhouse, les parlements ont refusé. Par contre dans le canton de Berne, le législatif a accepté, mais le projet doit passer devant le peuple.

Positif, mais serré au National

Sur le plan fédéral, le Conseil national a voté en faveur de cette évolution, mais à chaque fois avec un résultat serré. Le 16 mars dernier, le National a soutenu l’initiative parlementaire de Sibel Arslan (V/BS) par 99 voix contre 90 et 3 abstentions. La commission ad hoc du Conseil des États s’est également exprimée en faveur de cette solution.

Dernier mot au peuple

La principale critique est qu’un jeune puisse prendre des décisions pour la communauté, alors qu’il ne peut pas encore décider pour lui-même. Le fait de séparer le droit de vote de celui d’éligibilité pose problème. Ce que résume le conseiller national Kurt Fluri (PLR/SO): «Pourquoi pouvoir élire si on ne peut être élu?»

Si le projet suit son cours sous la Coupole fédérale, notamment au Conseil des États qui doit se prononcer en plénum, c’est le peuple qui aura le dernier mot, car il faut changer la Constitution.

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