CongrèsLes ONG estiment «impossible» la tenue de la COP26
Les acteurs de l’environnement estiment que la faible vaccination des pays pauvres contre le Covid-19 ne permet pas de maintenir la conférence sur le climat.
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Au Congrès de l’Union internationale de la Nature, l’appel a été lancé.
AFPFace à la faible vaccination des pays pauvres contre le Covid-19, les ONG climat ont réclamé mardi le report de la conférence climat de l’ONU COP 26, estimant «impossible» la tenue d’une réunion «juste et inclusive» à Glasgow (Ecosse) en novembre.
«Avec seulement deux mois d’ici l’échéance, il est évident qu’une conférence mondiale sur le climat sûre, inclusive et juste est impossible, étant donné l’échec à soutenir l’accès aux vaccins à des milliers de personnes dans les pays pauvres, les coûts en hausse des voyages et du logement et de l’incertitude sur l’évolution de la pandémie de Covid-19», écrit le Climate Action Network, qui regroupe quelque 1500 ONG dont Greenpeace, WWF, Action Aid, Oxfam ou encore Amnesty international.
«Une COP en personne début novembre exclurait de facto de nombreux délégués des gouvernements, militants de la société civile et journalistes, en particulier des pays du Sud dont beaucoup sont sur la liste rouge Covid du Royaume-Uni», poursuivent les organisations dans un communiqué, dénonçant cette «exclusion» dans des discussions sur des sujets capitaux pour l’avenir de l’humanité, en particulier pour les pays les plus pauvres, en première ligne contre le réchauffement climatique.
Les actions pas pour autant reportées
«Cet appel au report de la COP26 ne signifie en aucun cas un report des actions climatiques urgentes ni un boycott des discussions climat», précise le groupe.
Fin juin, le gouvernement britannique, en charge de cette COP26 qui doit rassembler des milliers de personnes du 31 octobre au 12 novembre, et l’ONU avaient annoncé qu’ils allaient faciliter l’accès à la vaccination contre le Covid-19 pour les participants qui le souhaitaient.
Mais à ce stade, cette vaccination n’a pas encore commencé.
Le gouvernement britannique a assuré mardi que tous ceux qui en avaient fait la demande – sans en préciser le nombre – recevraient leur première dose «cette semaine», et qu’avec un délai de quatre semaines entre les deux doses, les délégués seraient vaccinés d’ici le début de la conférence.
«La COP26 a déjà été reportée d’un an et nous ne savons que trop bien que le changement climatique ne prend pas de vacances», a commenté le président de la COP26 Alok Sharma.
«Le récent rapport du Giec (les experts climat de l’ONU, ndlr) met en évidence pourquoi la COP26 doit avoir lieu en novembre, pour permettre aux dirigeants mondiaux de s’unir et fixer des engagements décisifs pour s’attaquer au changement climatique», a-t-il ajouté, assurant que tout le monde travaillait «sans relâche» pour permettre une réunion accessible à tous.
Alors que les délégués venant de pays classés en zone Covid rouge devront passer 10 jours en quarantaine pour les non-vaccinés, et cinq jours pour les vaccinés, le gouvernement britannique a notamment annoncé mardi un financement des séjours en hôtels pour ces quarantaines.
«Pas de justice sociale sans conservation de la nature»
Plus d’une centaine d’ONG, de représentants d’entreprises, de collectivités ou encore de mouvements religieux ont appelé mardi les gouvernements à se montrer plus ambitieux pour protéger la nature lors de prochaines négociations internationales, à l’occasion du congrès de l’UICN à Marseille.
L’appel est signé par des ONG de protection de la nature comme WWF International ou BirdLife International, des ONG caritatives comme Care International, l’organisation mondiale du mouvement scout, le Parlement des religions, des représentants des peuples autochtones, la coalition d’entreprises Business for Nature.
Ils demandent notamment que la question des droits humains soit bien prise en compte dans les objectifs de protection de la nature, que l’accord final s’attaque bien aux causes de la perte de biodiversité, «dont font partie des systèmes agricoles, alimentaires, forestiers, halieutiques, infrastructurels et miniers non durables» et que des ressources financières adéquates soient assurées ainsi qu’un mécanisme de mise en œuvre efficace.