EnquêteDes fonds «verts» de banques suisses sont pleins de carbone
Une investigation de la RTS démontre que les acteurs principaux proposant d’investir tout en participant à la transition verte, dupent leurs actionnaires.
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La cellule Datas de la RTS et l’émission économique TTC ont travaillé main dans la main pour passer au crible les fonds dits «verts» proposés par trois acteurs suisses de la finance ayant pignon sur rue mais des fonctionnements bien différents: UBS, Raiffeisen et la Banque cantonale neuchâteloise (BCN).
Le résultat est édifiant. Les fonds dits «verts» proposés par UBS et la BCN ont en fait des participations dans Nestlé ou encore Lonza, le deuxième plus grand émetteur de gaz à effet de serre en Suisse. Quant à Raiffeisen, environ la moitié de sa gamme durable appelée «Futura» investissait dans Holcim, premier émetteur de CO₂ en Suisse. Mais la banque a jugé début octobre que le cimentier était devenu «non-investissable».
Fin 2020, les fonds durables représentaient près de 695 milliards de francs, soit une augmentation de près de 50% par rapport à l’année d’avant, selon le rapport de Swiss Sustainable Finance cité par la RTS.
Les critères pour être «vert»
Un fonds est qualifié de «vert» selon des critères non figés donc aléatoires, allant tous dans le sens de ESG, Environnement, Social, Gouvernance. Des paramètres comme l’empreinte carbone mais aussi la politique salariale de l’entreprise sont pris en compte.
Un règlement européen, en vigueur depuis mars, doit harmoniser les critères pour prétendre à un label «vert»: le SFDR pour Finance Disclosure Regulation.