Football - Celestini n’a pas un Stevanovic ou un Cognat dans son équipe

Publié

FootballCelestini n’a pas un Stevanovic ou un Cognat dans son équipe

Face à un Lucerne d’une faiblesse affligeante, le Servette FC en a profité pour se relancer après deux défaites d’affilée.

Christian Maillard Genève
par
Christian Maillard Genève

Yannick Michel

Comment pouvait-il en être autrement? Après une première mi-temps aussi aboutie techniquement, aussi intense dans le rythme et aussi maîtrisée défensivement, le Servette FC ne pouvait pas laisser échapper ce match dimanche. Face à un Lucerne aussi pusillanime, sans âme et sans idée, les Genevois, qui avaient besoin de points pour se rassurer, ont sauté sur l’occasion, en faisant tout juste ou presque.

En quête de garantie et de solutions, Alain Geiger et ses hommes ont remis la tête à l’endroit après deux revers d’affilée, contre Lugano et à Bâle. C’était l’adversaire idéal pour se relancer. Quelques minutes ont suffi pour comprendre que rien de fâcheux pouvait arriver à ce groupe discipliné et concerné, mais surtout parfaitement bien organisé en 4-3-3. Un système qui a contrarié le visiteur, à croire qu’il évoluait avec un homme de moins.

Cette victoire obtenue avec la manière (4 à 1), permet aux Grenat, plus inspirés et cohérents, de repartir avec des certitudes dans un championnat où on peut vite se retrouver décroché quand tous les câbles émotionnels lâchent d’un coup. Ou quand on se pose mille questions par rapport aux acquis de la saison dernière et que le déclic peine à se concrétiser. C’est le cas du FC Lucerne d’ailleurs. S’il y a le feu dans leur maison, c’est surtout parce qu’il n’y a plus de flammes dans son jeu d’une pauvreté affligeante.

Timothée Cognat était de retour dans le jeu grenat. Le Français est si précieux…

Timothée Cognat était de retour dans le jeu grenat. Le Français est si précieux…

ERIC LAFARGUE

C’est forcément réducteur de ne parler que du meneur, comme de l’entraîneur d’ailleurs. Ce serait une erreur de pointer du doigt Fabio Celestini, qui n’a pas dans son orchestre, un chef qui peut interpréter sa partition. Il n’a pas, par exemple, un élément comme Timothée Cognat, si indispensable dans la manœuvre du SFC. Le Français est capable de provoquer, de percuter, d’éliminer, d’accélérer. Son retour sur l’échiquier grenat a fait tellement de bien aux Servettiens.

L’artiste que Celestini n’a pas

Ce serait un peu facile, on l’a dit, de ne relever les mérites d’un seul leader ou les fausses notes de l’hôte pour expliquer ce beau succès genevois. Car comme le répètent à juste titre les techniciens ou les joueurs, c’est bien connu, «on gagne ou on perd en équipe».

Auteur de deux assists et un but, Miroslav Stevanovic s’éclate avec Servette.

Auteur de deux assists et un but, Miroslav Stevanovic s’éclate avec Servette.

ERIC LAFARGUE

Reste la performance majuscule de Miroslav Stevanovic. Cet artiste, que Celestini n’a pas non plus, a même des yeux derrière la tête. Le Bosnien a l’art de rendre constamment le ballon «intelligent» et surtout ses coéquipiers tellement meilleurs. À chaque fois qu’il a le cuir dans ses pieds, il se passe toujours quelque chose: à l’instar des grands joueurs, il éblouit sans s’aveugler. Avec deux assists et un but, il a éclaboussé la première mi-temps de sa vista et sa classe. Mais que fait-il encore en Suisse? Tant mieux pour Servette, «sa» famille qu’il aime tant et qui en profite pleinement.

Ton opinion