Hockey sur glaceAprès un départ canon, GE Servette s’est enrayé
Pendant 20 minutes, la formation de Jan Cadieux était de loin la meilleure sur la glace avant que Lugano ne sorte du bois. Les Genevois quittent une deuxième fois le Tessin frustrés.
- par
- Ruben Steiger Lugano
Mardi soir à la Cornèr Arena, GE Servette et Lugano ont à nouveau dû se départager en prolongation. Avec, cette fois, une victoire tessinoise (2-1) à la clé grâce à une réussite de Luca Fazzini, qui a profité d’une trop grande liberté devant Robert Mayer, dès les prémices du temps supplémentaire.
Pour la deuxième fois depuis le début de ce quart de finale, les Aigles quittent donc Lugano frustrés et sous pression. Une défaite lors de l’acte V vendredi soir aux Vernets leur est interdite, sous peine de se rendre au Tessin dimanche le couteau sous la gorge. Retour sur les enseignements de cet acte IV.
Une entame tonitruante
Le GSHC a pris son adversaire à son propre jeu. Il a totalement asphyxié les Bianconeri lors du début du duel, conformément au souhait de Jan Cadieux. Pendant dix minutes, les Aigles ont volé sur la glace comme à leurs plus belles heures de la saison régulière. Pareille domination n’avait encore pas été visible dans ce quart de finale.
Ainsi, l’ouverture du score est logiquement arrivée grâce à une réussite de Linus Omark (3e). Les occasions ont ensuite été légion sans que les Grenat ne puissent faire le break. «Je suis très satisfait de notre premier tiers, a réagi Jan Cadieux. On a fait 16 tirs et on a mis une grosse pression.»
Mais voilà, à ne pas marquer, le GSHC s’est fait planter sur une action de rupture rondement menée par Jeremi Gerber et Samuel Guerra (12e), auteur d’un tir précis dans la lucarne de Robert Mayer.
Les Aigles se compliquent la vie
Dès la deuxième période, le jeu simple, efficace et intense des Aigles s’est quelque peu enrayé. «On a arrêté de tirer, on n’a plus mis de pression et on a commencé à rejouer en périphérie», a regretté l’entraîneur. Ce dernier point représente le péché mignon des Grenat.
Surtout, les hommes de Cadieux ont commencé à jouer de façon compliquée en cherchant le beau jeu. «C’est un sujet qu’on a souvent évoqué cette saison. Le hockey de play-off diffère de celui de la saison régulière, a expliqué le technicien. Il ne faut pas chercher les beaux buts. On doit simplifier notre jeu et retrouver une certaine efficacité.»
Ce manque d’efficacité trouve aussi sa source dans les excellentes performances de Mikko Koskinen. Le gardien finlandais de Lugano s’est encore montré décisif en réalisant plusieurs parades décisives. Dû au manque de trafic devant le but lors des 40 dernières minutes, le colosse était dans un fauteuil. «On fait aussi en sorte que le gardien paraisse bon», a souligné Linus Omark.
Un power play défaillant
Cette volonté de chercher le jeu parfait a atteint son paroxysme en jeu de puissance. «Notre power-play a été à l’image de notre jeu à 5 contre 5. On cherche toujours l’option de la difficulté, a lancé Jan Cadieux. Samedi soir, on a marqué en prolongation sur un jeu simple avec un tir de la bleue et du trafic devant Koskinen. Chercher le jeu parfait, ça marche en championnat mais pas en play-off.»
Outre le manque de danger devant la cage adverse, ce qui inquiète c’est le nombre de surnombres que les Grenat ont offert aux Luganais dans cet exercice. Les Bianconeri ont bénéficié de trois très grosses chances de marquer avec un homme de moins sur la glace. À chaque fois en raison d’un revirement en zone offensive.
«C’est comme en saison, tu ne peux pas marquer en power play à chaque match. Il y a toujours des hauts et des bas», a tenu à relativiser Linus Omark. Face à une équipe indisciplinée et qui concède de nombreuses punitions, GE Servette doit absolument faire mieux.
La clé de cette série réside très certainement dans la capacité des Genevois à augmenter leur efficacité en supériorité numérique. Feront-ils mieux vendredi soir lors de l’acte V aux Vernets (20 h)? Il le faudra. Un revers mettrait le GSHC en grand danger avant de retourner à la Cornèr Arena dimanche soir.