Football«Je me fiche d’être le plus vieux, je veux être le meilleur»
André «Bigi» Meier a été nommé entraîneur du FC Schaffhouse. À 73 ans, il devient le doyen des 22 entraîneurs qui officient en Swiss Football League, ce qui ne le gêne absolument pas.
- par
- Renaud Tschoumy
Curieux destin que celui d’André Meier, dit «Bigi». L’ancien international – qui a notamment remporté cinq titres de champion et une Coupe de Suisse lorsqu’il portait le maillot de Grasshopper en tant que joueur – a longtemps été dans l’ombre d’autres entraîneurs, comme Bernard Challandes ou Pierluigi Tami (avec l’équipe de Suisse M21) ou encore Hakan Yakin (à Schaffhouse). Au début de la saison passée, il a dirigé la formation schaffhousoise pendant trois matches, le temps que le frère du sélectionneur national obtienne ses diplômes. Il est ensuite resté aux côtés de Hakan Yakin comme consultant et coach, rôle qu’il a occupé pendant toute le championnat.
En juin dernier, le club schaffhousois et Hakan Yakin n’ayant pas réussi à s’entendre pour poursuivre leur collaboration, Bigi Meier a été intronisé entraîneur principal du FC Schaffhouse, à l’âge de 73 ans – il fêtera son 74e anniversaire le 29 octobre prochain. Du coup, il est devenu le doyen des entraîneurs de Swiss Football League (SFL), précédant de loin Marco Schällibaum (Yverdon/61 ans) et Peter Zeidler (Saint-Gall/60 ans).
Cette situation n’affecte aucunement le nouvel entraîneur de Schaffhouse. «Je me fiche pas mal d’être le plus vieux, lance-t-il. Ce que je veux, c’est être le meilleur! Le reste, cela ne m’intéresse pas.» (Éclat de rire) Et, quand on lui glisse qu’il aurait plutôt l’âge de profiter de sa retraite sur une chaise longue, il coupe court: «Oh non! Je ne suis absolument pas du style à passer mon temps vautré sur un transat. J’aime le football, j’aime la compétition, et cette passion m’accompagnera toujours. C’est aussi pour cette raison que je n’ai jamais vraiment réussi à m’arrêter.»
Et comment faire pour rester dans le coup, le football étant en constante évolution? «Le football n’est pas statique, il bouge constamment, c’est une évidence. Mais j’ai toujours réussi à m’adapter et à rebondir. J’ai souvent eu du succès en tant qu’entraîneur et je n’ai jamais connu de trou. C’est important aussi.»
Bigi Meier voit aussi comme un avantage le fait de pouvoir profiter de l’expérience accumulée au cours de toutes ces années passées dans le milieu du football, ce dont ne peuvent pas se targuer ses congénères, tous plus jeunes – voire nettement plus jeunes – que lui. Si l’on ne prend que la Super League en considération, seuls trois des douze entraîneurs en poste ont plus de 50 ans (voir infographie ci-dessus). Il s’agit de Marco Schällibaum et Peter Zeidler, comme précisé plus haut, et de Patrick Rahmen (Winterthour/54 ans).
En Challenge League, outre Bigi Meier, seul Didier Tholot (Sion/59 ans) a passé le cap du demi-siècle d’existence. Avec Bigi Meier, la moyenne d’âge des entraîneurs de Challenge League est de 47,9 ans. Sans lui, elle tombe à 45,1 ans (voir tableau ci-dessous). Et si l’on prend en compte la totalité des 22 entraîneurs de SFL (12 en Super League, 10 en Challenge League), on arrive à une moyenne d’âge de 48,4 ans.