Nobel de médecine: Duo récompensé pour leur avancée sur le vaccin ARN messager

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Nobel de médecineDuo récompensé pour leur avancée sur le vaccin ARN messager

La Hongroise Katalin Kariko et l’Américain Drew Weissman ont été distingués pour leurs recherches qui ont permis de développer ces vaccins.

Katalin Kariko et l’Américain Drew Weissman.

Katalin Kariko et l’Américain Drew Weissman.

Nobel

La chercheuse hongroise Katalin Kariko et son collègue américain Drew Weissman ont été récompensés du prix Nobel de médecine lundi pour leurs avancées dans le domaine des vaccins à ARN messager, décisives dans la lutte contre le Covid-19.

Les deux scientifiques, cités parmi les grands favoris, ont été distingués «pour leurs découvertes concernant les modifications des bases nucléiques qui ont permis le développement de vaccins ARNm efficaces contre le Covid-19», a annoncé le jury. «Les lauréats ont contribué au développement à un rythme sans précédent de vaccins à l’occasion d’une des plus grandes menaces pour la santé humaine dans les temps modernes», a-t-il ajouté.

Rare récompense pour une découverte récente

Kariko et Weissman, collègues de longue date de l’Université de Pennsylvanie, ont déjà remporté plusieurs récompenses prestigieuses pour leurs recherches, dont le prix Lasker Award en 2021, souvent considéré comme un précurseur du Nobel.

Katalin Kariko et Drew Weissman ont déjà été récompensés pour leurs travaux par le Japan Prize, à Tokyo, en avril 2022.

Katalin Kariko et Drew Weissman ont déjà été récompensés pour leurs travaux par le Japan Prize, à Tokyo, en avril 2022.

AFP

En récompensant le duo, le comité Nobel sort de sa pratique habituelle de récompenser des recherches datant de plusieurs décennies.

Leurs découvertes décisives remontent à 2005 et les premiers vaccins à ARN messager contre le Covid-19 ont été ensuite fabriqués par les laboratoires Pfizer/BioNTech et Moderna.

En pleine pandémie, de nombreuses personnes ont été familiarisées au principe des vaccins à ARN messager: ils se concentrent sur une petite partie du virus (dans le cas du SARS-CoV-2, la protéine dite «Spike») et visent à injecter dans l’organisme des brins d’instructions génétiques, appelés ARN messager, ordonnant au corps de fabriquer cette protéine. Inoffensive en elle-même, cette «spicule» du coronavirus est ensuite détectée par le système immunitaire qui va produire des anticorps.

Le prix s’accompagne d’une récompense de onze millions de couronnes (915 000 francs), soit la plus haute valeur nominale (dans la devise suédoise) dans l’histoire plus que centenaire des Nobel. La Fondation Nobel avait annoncé, mi-septembre, avoir relevé le montant de cette dotation grâce à sa meilleure situation financière.

Le prix Nobel de médecine a couronné au cours de l’histoire des découvertes majeures telles que les rayons X, la pénicilline, l’insuline et l’ADN, mais aussi la lobotomie et l’insecticide DDT, aujourd’hui tombés en disgrâce.

L’an dernier, le prix Nobel de médecine avait été décerné au pionnier de la paléogénomique, le Suédois Svante Pääbo, pour le séquençage complet du génome de l’homme de Néandertal et la fondation de cette discipline qui explore l’ADN du fond des âges pour éclairer les gènes humains d’aujourd’hui.

Pronostics pour les autres Nobel

Pour le prix Nobel de physique mardi, les propriétés du graphène torsadé ou l’observatoire de neutrinos IceCube en Antarctique reviennent parmi les domaines sous les projecteurs, tout comme le développement du stockage de données à haute densité dans le champ du spintronique, qui exploite la propriété quantique du spin des électrons.

Pour le Nobel de chimie mercredi, le dirigeant de l’institut Clarivate estime que le séquençage de nouvelle génération de l’ADN pourrait être récompensé. Lars Brostrom, de la radio NR, penche pour le biologiste basé aux États-Unis, Omar Yaghi et son travail sur les réseaux métallo-organiques (RMO) et leurs propriétés poreuses permettant d’absorber des gaz dangereux, «un domaine important pour le futur», en particulier pour l’environnement.

Salman Rushdie Nobel de littérature?

Parmi les noms qui reviennent pour le prix Nobel de littérature, jeudi, sont cités la femme de lettres russe et opposante au Kremlin, Lioudmila Oulitskaïa, l’écrivaine chinoise avant-gardiste Can Xue, et Salman Rushdie, le célèbre écrivain britannique poursuivi par une fatwa.

L’ombre de la guerre en Ukraine et d’une communauté mondiale fragmentée plane sur le prix Nobel de la paix, récompense phare dont le lauréat sera nommé vendredi à Oslo. Certains plaident pour les Iraniennes qui manifestent leur colère et, pour certaines, tombent le voile depuis la mort de la jeune Mahsa Amini décédée en septembre 2022. D’autres proposent de récompenser ceux qui enquêtent sur les crimes de guerre commis en Ukraine.

«Je pense que le changement climatique est un excellent choix pour le prix Nobel de la paix cette année», estime de son côté le directeur de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), Dan Smith. Le prix Nobel d’économie conclura la saison, le 9 octobre.

L’an dernier, le prix Nobel de médecine avait été décerné au pionnier de la paléogénomique, le Suédois Svante Pääbo, pour le séquençage complet du génome de l’homme de Néandertal et la fondation de cette discipline qui explore l’ADN du fond des âges pour éclairer les gènes humains d’aujourd’hui.

(AFP)

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