Mort de Lady Diana: les nombreuses théories du complot

Il y a vingt-cinq ans, Lady Diana nous quittait suite à un terrible accident de voiture. Après le choc et la tristesse, la colère et les doutes ont vite pris le dessus. Dès le lendemain du drame, ce sont les paparazzi français qui sont dans le collimateur. Le peuple anglais les accuse d’avoir poursuivi Diana Spencer pour une photo et d’avoir provoqué l’accident.

«Je me souviens que les gens me hurlaient: «Vous êtes responsables, c’est à cause de vous qu’elle s’est enfuie de ce pays, à cause de vous qui achetez ces photos aux paparazzi», affirme Richard Kay, journaliste au «Daily Mail». Une enquête est donc ouverte pour tenter de comprendre ce qu’il s’est réellement passé.

À Paris, c’est Martine Monteil, la cheffe de la brigade criminelle, qui est chargée de l’affaire. Elle décide d’interroger en premier le garde du corps Trevor Rees-Jones, le seul survivant de cet accident. «Trevor va raconter qu’il sentait qu’ils étaient suivis par des paparazzi, mais qu’ils ne provoquaient pas une gêne à la circulation.» Martine Monteil organise une reconstitution pour déterminer si la thèse tient. «Le but était d’établir leur présence. Ils n’étaient quand même pas loin, la pression y était. Maintenant, est-ce qu’ils sont responsables de l’accident? La réponse est non», affirme-t-elle dans le documentaire «Enquête sur Diana: Mort à Paris». En effet, en septembre 1999, les juges d’instruction prononcent un non-lieu à l’encontre des neuf photographes.

Cette piste écartée, des rumeurs vont commencer à circuler. Mohamed Al-Fayed, le père de la victime Dodi, confirme que son fils et la princesse ont été assassinés et que la famille royale britannique est à l’origine de ce complot. «Je suis convaincu à 100% que les membres de la famille royale ont orchestré ce complot avec l’aide des services secrets britanniques du MI6», scande-t-il lors d’une conférence de presse en précisant que le but est d’empêcher Lady Di d’épouser son fils. Mohamed Al-Fayed fait le choix d’embaucher des détectives. Mais sa contre-enquête ne permettra pas d’établir un lien entre l’accident et la famille royale.

Désormais, l’enquête française s’oriente vers le chauffeur de la voiture, Henri Paul. Le soir de l’accident, son taux d’alcoolémie était positif. «L’enquête révèle que monsieur Paul est quelqu’un de dépressif et qu’il prend des médicaments pour lutter contre la dépression. Des fois, ça ne se marie pas bien avec l’alcool», constate la cheffe de la brigade criminelle dans le documentaire.

De son côté, l’ancien garde du corps de la princesse, Ken Warfe, est sûr que l’allure à laquelle roulait la voiture est à l’origine de l’accident. Le soir du drame, le chauffeur roulait «trois fois plus vite que la limite autorisée». «C’est avant tout la vitesse qui a tué ces trois personnes et la seule raison pour laquelle le garde du corps a survécu, c’est qu’il était le seul à porter une ceinture de sécurité», confie-t-il dans l’émission.

Sans oublier l’histoire de la fameuse Fiat Uno Blanche. Quelques secondes avant l’accident, au début de l’entrée du tunnel du Pont de l’Alma, la Mercedes dans laquelle se trouve Lady Di percute légèrement une Fiat Uno blanche qui roule sur la voie de droite. «Henri Paul tente de l’éviter en donnant un grand coup de volant mais touche quand même l’arrière de la Fiat Uno. Le rétroviseur de la Mercedes vole en éclats et des traces de peinture banche se déposent sur la carrosserie noire de la Mercedes», peut-on lire dans «Ouest France». Une collision qui aurait déséquilibré la voiture. Mais où est passé ce véhicule? Le conducteur reste introuvable pendant de longues années. Quelqu’un aurait engagé une personne pour provoquer l’accident?

En 2007, il a finalement été retrouvé. Il s’agit d’un garde de sécurité vietnamien. «Ce monsieur ne s’est jamais rendu à la police car il était censé être à son poste de travail au moment de l’accident. Mais les enquêteurs français ont fini par le convoquer et l’interroger. Aucune charge n’a jamais été retenue contre lui», explique le média français. «Personne ne pense que cet homme a joué un rôle dans l’accident. Il a plutôt un rôle de témoin.»

Dernier rebondissement dans cette affaire. En 2003, une lettre vient bouleverser l’enquête et les suspicions autour de la mort de Lady Di. Elle aurait été écrite par la princesse quelque temps avant de mourir, et elle était adressée à son ancien majordome, Paul Burrel. «Je me souviens avoir reconnu son écriture. Elle disait: «Je traverse la période la plus difficile de ma vie. Je crois que mon mari a planifié un attentat dans lequel je mourrai d’une blessure à la tête, à la suite d’un accident de voiture.» Pourquoi a-t-elle écrit une chose pareille? «Et bien parce qu’elle en était persuadée», dit-il dans plusieurs médias britanniques. Mais cette lettre aurait été écrite en 1995, au moment où Lady Di souffrait de nombreuses crises d’angoisse.

Une contre-enquête anglaise va être menée pour vérifier les résultats de l’enquête française. Celle-ci, intitulée «Operation Paget», va confirmer qu’il s’agit d’un simple accident de voiture. Malgré ces conclusions, la théorie du complot est toujours au cœur de cette histoire.