FootballCognat: «Faire les bons choix, pour Servette»
Avant la venue de Zurich dimanche au Stade de Genève (14 h 15), le milieu de terrain grenat évoque son rôle, son envie d’être plus décisif et le bonheur servettien actuel.
- par
- Daniel Visentini
On pourrait croire que c’est un reproche: c’est tout le contraire. Quand on pense à Timothé Cognat et qu’on se souvient de certaines hésitations au moment de la finition, ce n’est pas pour fustiger son manque de réalisme. C’est pour se dire qu’il ne lui manque peut-être que ça, sans faire la liste de toutes les séquences où il est brillant au Servette FC, au milieu, avec ses accélérations, ses prises de position, ses passes, sa récupération. Oui, c’est finalement pour se dire que si, en plus, il marquait plus de dix buts par saison, il ne serait sans doute déjà plus à Genève.
Mais il est là, depuis plus de quatre ans. Et il est effectivement indispensable au milieu, en catalyseur des actions servettiennes. À Lucerne, il a nettoyé la lucarne. Un contrôle, un crochet, un tir imparable. L’efficacité délicieuse, comme pour montrer le chemin.
Un travail spécifique
«On parle souvent de l’efficacité dans le dernier geste, me concernant, sourit-il. Je l’entends, j’y bosse tous les jours. Comment? Avec du travail spécifique, de la répétition des gestes devant le but. Je sais bien que le football moderne, avec les statistiques, est attentif à ça. Marquer plus régulièrement ne fait pas de toi un meilleur joueur sur le fond, il y a plusieurs paramètres. Mais c’est vrai, je dois être plus efficace. Avoir l’étiquette du bon joueur qui n’est pas décisif dans le dernier geste ne me plairait pas.»
Le travail est physique et technique, au quotidien. Il est aussi mental, sans doute, pour qui aime la passe, l’assist. Oser être plus égoïste: un travail sur soi pour Cognat?
«Je ne sais pas, non, je n’ai pas à me faire violence pour ça, explique-t-il. Il faut juste que je me dise que parfois, il est plus judicieux d’y aller en solitaire plutôt que de faire encore une passe. Mais cela, c’est l’action qui doit aussi y inviter et l’intelligence de jeu qui doit être activée à ce moment. Faire le bon choix. Pour Servette, pour l’équipe. En fait, je cherche surtout à devenir plus complet encore. Mais je ne vais pas devenir d’un coup celui qui à chaque fois va tenter le tir. Il faut trouver le bon équilibre.»
C’est ce qui sera attendu de lui sur la pelouse de la Praille dimanche (14 h 15), face à Zurich, champion en titre bien mal en point(s). Par contraste, Servette a justement la baraka qui a fait le bonheur du FCZ la saison passée, jusqu’au titre.
Sans s’emballer
«Oui, mais il est encore bien trop tôt pour parler de la première place, ou pour se projeter, dit Cognat. On veut surtout continuer sur notre lancée. C’est vrai que tout se passe bien jusque-là. Il y a une belle entente dans le groupe, une cohésion et cela se voit sur le terrain.»
À Servette d’utiliser cette cohésion face à un Zurich qui sera peut-être émoussé par son match d’Europa League de jeudi soir contre Arsenal (défaite 1-2).