Hockey sur glaceGE Servette est le champion de la frustration
Les Aigles, à nouveau défaits devant leur public (0-2 contre Langnau), tournent en rond. Avant la visite de ce samedi à Zurich, il y a trois mots dans l’air: «Dos au mur.»
- par
- Simon Meier
Troisième défaite consécutive en National League, la sixième de suite aux Vernets. 31 tirs cadrés et tant d’autres à côté du but gardé par Luca Boltshauser, zéro puck au fond du filet. Et les sifflets d’une partie du public pour sanctionner la copie du champion. GE Servette, battu par Langnau (0-2), n’a pas connu un grand vendredi soir.
Alors Jan Cadieux non plus. «Il nous a manqué de l’énergie au début et encore une fois, on a attendu d’être dos au mur pour se révolter ou essayer de faire tourner le match, constate l’entraîneur des Aigles. C’est la confiance qui manque, la frustration qui s’installe. Les pucks ne sautent pas pour nous, mais il faut aussi se demander pourquoi. Je ne crois pas en la chance quand on gagne, donc je ne crois pas en la malchance quand on perd. C’est à nous de provoquer les choses et là, on n’est pas assez actif, on ne provoque pas assez.»
Faut-il s’inquiéter?
Vendredi soir, comme trop souvent depuis le début de la saison, l’armada offensive de l’an passé s’est muée en canif émoussé. La lame ne fait plus mal à l’adversaire, le déclic ne vient pas et GE Servette glisse au classement (10e). De quoi s’inquiéter? La première moue de Jan Cadieux semble signifier «un peu mais pas trop».
«On est à la mi-championnat, il reste beaucoup de hockey à jouer, tempère le coach. Maintenant, c’est à nous de créer ce déclic. On est tombé dans cette situation, on doit s’en sortir. On n’est pas à la hauteur où on devrait et où on aimerait être. On doit retrouver une simplicité dans notre jeu pour avoir plus de rebonds dans notre sens.»
Cap sur Zurich
Depuis des semaines, les Grenat tournent un peu en rond et le cercle devient vicieux. Car la frustration s’installe durablement. «Il faut la gérer. En un sens, la frustration peut avoir des aspects positifs, espère Jan Cadieux. Tout le monde commence à être conscient que cela ne suffit pas, qu’on n’est pas au bon endroit. Cette passe difficile doit nous servir. C’est là qu’on voit le vrai visage des gens, qu’on doit tirer le meilleur de soi. Il faut garder la tête froide, rester fixés sur nos objectifs et continuer à travailler pour essayer de retrouver cette confiance.»
Tout ça avec, comme horizon très immédiat, une expédition ce samedi chez les ZSC Lions, leaders du championnat. «C’est la meilleure chose qui pouvait nous arriver, si on l’aborde avec le bon état d’esprit et l’énergie de celui qui est dos au mur, clame l’entraîneur des Grenat. On a vu par le passé que cette équipe avait beaucoup de caractère et qu’elle était capable de sortir un grand match quand il le fallait.» Gentiment, il le faut.