Attaque à Annecy (F)L’assaillant aurait auparavant obtenu l’asile en Suisse
Un réfugié syrien a poignardé six personnes, dont quatre enfants de 22 à 36 mois, jeudi matin, dans un parc. Quatre des victimes sont entre la vie et la mort.
Un homme muni d’une arme blanche a semé la terreur, jeudi matin, dans un parc sur les bords du lac d’Annecy (France), blessant six personnes, dont quatre enfants de 22 à 36 mois, avant d’être interpellé par la police.
Les quatre enfants se trouvent en urgence vitale absolue, selon la procureure d’Annecy. Parmi les enfants blessés figurent un Britannique et un Néerlandais, des touristes. Deux autres sont des cousins, selon BFMTV. Le plus jeune des enfants blessés a 22 mois et le plus âgé 3 ans, précise l’AFP.
Une autre personne de 78 ans, également blessée au couteau, a aussi été victime de tir de la police lors de l’interpellation du suspect. Un adulte a été moins grièvement blessé. Quant à l’assaillant, il a été placé en garde à vue et n’est pas blessé ou très légèrement. Il doit désormais s’expliquer sur ses motivations.
Marié et père d’une fillette
Selon l’identité déclarée par l’agresseur, il est né en 1991, de nationalité syrienne, réfugié et inconnu de tous les fichiers, a-t-on appris de source policière.
Il a vécu dix ans en Suède, où il a obtenu le statut de réfugié en 2013. Fin novembre 2022, il avait fait une demande d’asile auprès de l’Ofpra, l’Office français de protection des réfugiés. Ayant obtenu son statut de réfugié en Suède, sa demande d’asile n’avait plus d’objet, a-t-on ajouté de même source.
Selon BFMTV, il avait fait une demande d’asile en Italie, qui lui avait été accordée, puis en Suisse. Là encore, cette demande avait été acceptée.
«Au nom de Jésus-Christ»
Dans son dossier de demande d’asile déposé en France, il s’est déclaré «chrétien de Syrie», a rapporté de son côté une source policière. Il portait d’ailleurs une croix chrétienne quand il a été interpellé. Au moment de l’agression, il a lancé à deux reprises en anglais «au nom de Jésus-Christ», peut-on entendre dans une vidéo consultée par l’AFP et confirmée de source proche du dossier.
À ce stade, son identité doit toutefois être encore confirmée à 100%, a indiqué une autre source proche du dossier. BFMTV affirme pour sa part que l’individu avait été marié à une Suédoise et était père d’une enfant de 3 ans, soit plus ou moins le même âge que certaines des victimes. Il avait rejoint la France il y a huit mois, depuis la Suède où il vivait, car il n’arrivait pas à obtenir la nationalité suédoise, a déclaré à l’AFP son ex-femme.
Pronostic vital engagé
Selon des témoins, l’homme, armé d’un couteau, s’est spécifiquement attaqué à des enfants en bas âge, d’environ trois ans, et qui se trouvaient sur une aire de jeu dans le grand parc qui borde le lac d’Annecy.
«Ça s’est passé à 9h45 ce matin, à l’arme blanche» aux abords du jardin de l’Europe, parc très fréquenté situé sur les bords du lac», a rapporté de son côté la préfecture. Une cellule de crise a été installée à la préfecture de Haute-Savoie, qui a aussi mis en place un dispositif d’information à destination du public.
Selon le quotidien «Dauphiné libéré», les victimes ont été transférées au centre hospitalier Annecy Genevois ou à Genève. Les témoins ont été acheminés dans un bâtiment proche des lieux du drame, dont les abords ont été bouclés par un important dispositif policier. Trente-sept personnes se trouvent en état de choc.
Pas de «mobile terroriste apparent»
«Aucun mobile terroriste apparent» n’a pour l’instant été retenu dans l’enquête, a déclaré la procureure d’Annecy Line Bonnet-Mathis lors d’une conférence de presse.
«En l’état, il n’y a pas d’éléments qui pourraient nous laisser entendre qu’il y a une motivation terroriste», a indiqué la magistrate, précisant que l’enquête était ouverte pour tentative d’assassinats. L’agresseur était en possession d’un seul couteau.
Une autre enquête a été ouverte pour déterminer comment les forces de police ont fait usage de leurs armes au moment des faits, puisqu’une des victimes a reçu un tir lors de l’intervention.
En outre, la Première ministre Elisabeth Borne s’est également exprimée lors de cette conférence de presse. La France «a pris contact avec tous les services judiciaires et des services de renseignement des autres pays en Europe et au-delà, et ce monsieur n’a pas d’antécédents judiciaires, n’est connu d’aucun service de renseignement et on n’a pas identifié d’antécédents psychiatriques», a déclaré la cheffe du gouvernement.
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