Lausanne: la formidable marée rouge des maçons en colère

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LausanneLa formidable marée rouge des maçons en colère

La flexibilité des patrons contre la santé des travailleurs: la capitale vaudoise a vibré ce mardi, aux revendications des maçons romands.

Eric Felley
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Eric Felley

Les maçons de la Suisse romande se sont déplacés en masse à Lausanne pour défendre leur condition de travail.

Lematin.ch/Unia

Après les manifestations de lundi à Genève, Lausanne, Fribourg ou Delémont, les syndicats avaient à nouveau donné rendez-vous ce mardi aux maçons de Suisse romande, dans la capitale vaudoise. Des milliers d’entre eux se sont retrouvés dès le matin à place de la Navigation au port d’Ouchy. En cause, la reconduction de la Convention nationale de la branche, dont ils contestent certaines dispositions.

Ce fut l’occasion d’écouter le discours du président de l’USS et conseiller national, Pierre-Yves Maillard (PS/VD): «Les revendications des patrons sont les plus fausses possible, a-t-il déclaré, et la détérioration des conditions de travail des maçons est insupportable et inacceptable». Dès 13 h 30, un cortège rouge de colère et quasi exclusivement masculin a traversé la ville jusqu’à la place de la Riponne dans un boucan d’enfer.

Des semaines à 58 heures?

Cette démonstration de force et la solidarité du monde de la construction visent à infléchir la Société suisse des entrepreneurs dans la rédaction de cette nouvelle Convention nationale. Les patrons veulent imposer une «flexibilité» dans l’aménagement du travail jusqu’à des semaines de 58 heures, des journées de 12 heures ou le déclassement des maçons âgés. En contrepartie, les employés toucheraient le renchérissement pour 2023.

«Coule une dalle…»

C’était sans compter que les maçons tiennent la truelle par le manche, tant ils sont indispensables dans ce pays. Lors de la manifestation de ce mercredi, le speaker a chauffé ses troupes: «Coule une dalle, coule une dalle… Tu n’as qu’à la couler toi-même!» Certes, ils gagnent en moyenne 6000 francs bruts par mois, mais ce n’est pas une raison pour devenir totalement corvéables.

La Société suisse des entrepreneurs dénonce de son côté une rupture de la paix sociale. Six tours de négociations ont déjà eu lieu depuis février. Un septième est prévu à mi-novembre.

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