Ski freestyle: Andri Ragettli: «Très fier de ce que j’ai fait»

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Ski freestyleAndri Ragettli: «Très fier de ce que j’ai fait»

Le Grison de 25 ans n’a pas encore levé les bras cette saison et espère remédier à ça à Laax (GR) ce week-end, lui qui est établi quelques kilomètres plus loin, à Flims.

Robin Carrel - Laax
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Robin Carrel - Laax
Le Suisse n’a fini que 10e en ouverture de saison à Coire.

Le Suisse n’a fini que 10e en ouverture de saison à Coire.

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Cela fait bientôt un an jour pour jour que Ragettli n’a plus gagné et c’était sur ce même parcours grison. Le Suisse, véritable star dans le coin, est dans le coup cette saison, mais il lui a toujours manqué un petit quelque chose pour décrocher la timbale. Interview d’un homme qui est désormais professionnel depuis une dizaine d’années et qui pèse dans son sport.

Avec cette saison sans Mondiaux sans JO ni Mondiaux, les prochains jours sont importants, non?

Oui. L’épreuve de Coupe du monde de Laax et les X-Games la semaine suivante sont clairement les highlights de l’année. Même si chaque Coupe du monde est importante pour moi cette année. Mais bon, Laax, à la maison, c’est toujours un moment mégacool. Et cette année, en plus de ces deux objectifs, il y a aussi une compétition à Corvatsch (ndlr: les finales y ont lieu cette année à la fin du mois de mars et les Mondiaux de la spécialité s’y disputeront une année plus tard).

Comment jugez-vous vos résultats jusqu’ici?

Ça se passe bien. Au niveau des points, je trouve que je suis OK. Mais je dois quand même dire que les deux quatrièmes places à Copper Mountain et Stubai m’ennuient un peu. Ce n’est jamais cool de terminer au pied du podium. J’ai peut-être été un peu malchanceux avec les juges, mais c’est égal… Je suis deuxième au classement de la Coupe du monde de Big Air (ndlr: à 36 points de l’Italien Miro Tabanelli et à égalité avec l’Américain Alexander Hall) et il y a désormais pas mal d’épreuves de Slopestyle qui se profilent. je préfère ça et le plan est en place pour cette discipline. Je vais y aller à fond et on verra ce que ça va donner.

Ces quatrièmes places, on sent qu’elles ont été un peu frustrantes…

Oui, c’est jamais cool de terminer au pied du podium. On a analysé mes passages. On a fait de même avec ceux des autres. OK… On s’est dit que les miens auraient quand même pu me valoir au moins un troisième rang. Après, je préfère finir quatrième que seizième, hein. Ce sont toujours des gros points mis de côté et très importants dans l’optique de jouer le gros globe de la spécialité.

En super héros aux Super10Kampf, si importants pour les Alémaniques.

En super héros aux Super10Kampf, si importants pour les Alémaniques.

Claudio De Capitani/freshfocus

Ça fait près dix ans cette année que vous êtes sur le circuit. Quelle image en gardez-vous?

Je n’ai pas tous les souvenirs en tête, comme ça. Mais je suis très fier de ce que j’ai fait depuis que je suis sur le circuit. Gamin, mon but avait toujours été de devenir un jour pro de freeski. Et aujourd’hui, je me sens accepté, respecté et bien connu à l’échelle de mon pays. Je suis sur le bon chemin et très reconnaissant de ce que m’ont apporté ces dix années de travail. Franchement, je pense que j’ai réussi à atteindre pas mal de mes buts lors de cette décennie et j’espère que les prochaines années seront encore meilleures pour moi.

Et comment pourraient-elles être meilleures?

Je dois être encore plus motivé que je ne le suis déjà! Quand je pense, avec le recul, que ma première victoire de Coupe du monde date déjà de bientôt sept ans (ndlr: à Silvaplana en mars 2016)… À l’époque, ces épreuves ne passaient pas sur SRF, il n’y avait rien à la radio. Il n’y avait à la limite que la Fédération internationale de ski qui écrivait des choses sur nous. Regardez tout ce qui a été fait depuis! Les Coupes du monde passent à la télévision en direct, les gens connaissent le ski freestyle et Andri Ragettli. On n’arrivera jamais au niveau du ski alpin, c’est sûr. Mais c’est notre job, celui des athlètes, de mes collègues et moi, de le rendre encore plus populaire. On veut faire de ce sport quelque chose d’encore plus grand et je crois que tout cela est en assez bonne voix.

Vous avez déjà les JO de 2026 dans un coin de la tête?

Les prochains Jeux olympiques, ça me paraît encore loin… Par contre, ce ne sera pour une fois pas très loin de la maison (ndlr: le ski freestyle aura lieu à Livigno, à environ 5 km de la frontière suisse et donc des Grisons). Ces JO sont pour moi, aujourd’hui, un plan à moyen terme. Parce qu’avant, il y a déjà les Mondiaux de St-Moritz qui sont un vrai objectif. Il y a pas mal de choses à réaliser d’ici-là et j’essaie de ne pas me projeter aussi loin. J’ai vingt-cinq ans et je ne suis pas du tout trop vieux pour le freestyle! Ce sport est jeune et tant que j’y prends du plaisir… Cet aspect-là est plus important que de savoir si le corps peut suivre. Moi, je veux faire du ski au moins jusqu’à mes trente ans! Depuis ma blessure (ndlr: ligaments croisés et internes du genou gauche déchiré en mars 2021), j’ai parfaitement récupéré mes facultés. Je pense que je suis plus fort que je ne l’étais à dix-huit ans. Parce que j’ai emmagasiné pas mal d’expérience depuis.

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