Accusations de malversations: Le roi émérite Juan Carlos Ier de retour en Espagne après deux ans d’exil

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Accusations de malversationsLe roi émérite Juan Carlos Ier de retour en Espagne après deux ans d’exil

L’ancien monarque, qui réside aux Émirats arabes unis depuis 2020, se rendra en Galice «du 19 au 23 mai», indique la Maison Royale.

Juan Carlos Ier verra également son fils le roi Felipe VI lundi à Madrid.

Juan Carlos Ier verra également son fils le roi Felipe VI lundi à Madrid.

AFP

L’ex-roi d’Espagne Juan Carlos Ier, exilé depuis août 2020 aux Émirats arabes unis après des accusations de malversations, va revenir jeudi pour la première fois dans son pays pour une brève visite.

L’ancien monarque a communiqué à son fils le roi Felipe VI «sa décision de se rendre en Espagne à partir de demain et jusqu’au lundi 23 mai», a indiqué mercredi soir le palais royal dans un communiqué. Cette brève visite intervient alors que les trois enquêtes visant Juan Carlos en Espagne ont été classées sans suite par la justice en mars.

Juan Carlos se rendra d’abord à Sanxenxo, localité de Galice (nord-ouest) où se tient à partir de vendredi une régate à laquelle participera le «Bribon», voilier avec lequel il a été champion du monde en 2017. Il fera ensuite le déplacement lundi à Madrid pour rendre visite à Felipe VI, à sa femme Sofia et à d’autres membres de sa famille avant de repartir «le même jour» pour Abu Dhabi «où il a établi sa résidence de façon permanente et stable», a poursuivi le palais.

Cadre «privé»

Cette visite rentre dans le cadre du «désir de Sa Majesté Juan Carlos de se rendre régulièrement en Espagne afin de rendre visite à sa famille et à ses amis» dans un cadre «privé», conclut le communiqué du palais alors que la possibilité que l’ancien monarque séjourne dans un palais officiel a suscité des critiques dans le pays.

Objet de polémique, cette visite a été dénoncée notamment par le parti de gauche radicale Podemos, membre du gouvernement de coalition du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez. Figure centrale de la transition démocratique après la mort du dictateur Franco en 1975, Juan Carlos, qui a abdiqué en 2014 sur fond de scandales, a quitté l’Espagne pour Abu Dhabi en août 2020 après des révélations de plus en plus compromettantes.

Il avait alors expliqué vouloir «faciliter» à son fils Felipe VI «l’exercice» de ses fonctions devant «les conséquences publiques de certains événements passés de (sa) vie privée». Mais sa destination avait encore plus attisé les critiques, alors que ses liens avec les monarchies du Golfe sont au centre des soupçons sur sa fortune opaque.

Affaires classées

Les trois enquêtes le visant en Espagne ont finalement été classées sans suite début mars. Ne pouvant poursuivre l’ex-souverain «en raison de l’insuffisance d’indices incriminants, de la prescription des délits et de l’immunité» dont il bénéficiait en tant que chef d’État jusqu’en 2014, le parquet avait toutefois souligné les «irrégularités fiscales» dont l’ancien roi s’était rendu coupable.

Dans le cadre de la plus importante d’entre elles, le parquet espagnol cherchait à déterminer depuis décembre 2018 si l’ex-souverain, âgé de 84 ans, avait empoché une commission pour l’attribution, en 2011, à un consortium espagnol de la construction d’une ligne ferroviaire entre La Mecque et Médine, en Arabie saoudite. Le versement en 2008 par la monarchie saoudienne de 100 millions de dollars (plus de 98 millions de francs) sur le compte suisse d’une fondation dont Juan Carlos était le bénéficiaire était au centre de ce premier dossier.

Mais le Parquet avait expliqué que cette somme était a priori un «cadeau» reçu par le souverain en sa qualité de chef d’État, ce qui aurait pu toutefois représenter un délit de «corruption» aujourd’hui prescrit. Avant même l’exil de Juan Carlos, Felipe VI avait décidé en mars 2020 de renoncer à l’héritage de son père et de lui retirer son allocation annuelle de près de 200’000 euros (plus de 205’000 francs).

(AFP)

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