Amérique latine: Equateur: l’opposition de gauche renforcée des élections

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Amérique latineÉquateur: l’opposition de gauche renforcée des élections

L’opposition soutenant l’ancien président de gauche Rafael Correa sort renforcée des élections locales et du référendum qui se sont tenus dimanche en Équateur.

Le dépouillement à Quito le 5 février 2023.

Le dépouillement à Quito le 5 février 2023.

AFP

Des candidats de l’opposition pro-Correa ont remporté les mairies de la capitale Quito et de la seconde ville du pays, le port de Guayaquil, selon les résultats égrainés depuis 24 heures par la commission électorale (CNE).

Le référendum, dont la question clé était l’approbation de l’extradition, n’a pas obtenu le soutien prévu ces derniers jours par les sondages et le gouvernement de droite du président Guillermo Lasso (élu en 2021).

Sur 93% des votes comptabilisés, le non atteint 51% contre 49% pour le oui, indiquent les résultats préliminaires publiés lundi après-midi par la CNE. Le décompte dans certaines provinces, comme Guayas ou Manabi, où le nombre d’électeurs est important, n’a cependant pas encore atteint 1%, toujours selon la CNE.

«En plus d’être inexplicable, cette situation génère de l’incertitude et de la confusion chez les citoyens», a commenté dans un communiqué le secrétariat de la présidence, assurant vouloir «toujours défendre la volonté exprimée dans les urnes».

Les électeurs ont voté dimanche pour désigner leurs maires, les conseillers municipaux, et les préfets de province (gouverneurs) qui prendront leurs fonctions en mai pour un mandat de quatre ans. Parallèlement à ce scrutin, les électeurs étaient appelés à se prononcer sur huit questions, dans le cadre d’un référendum convoqué en novembre par le président Lasso, sur divers thèmes de sécurité, de politique et d’environnement.

Au centre du débat, l’extradition des Équatoriens, interdite depuis huit décennies, que le président Lasso entendait autoriser pour aider à la lutte contre le trafic de drogues, l’objectif étant l’extradition vers les États-Unis pour les narcotrafiquants. Le vote intervenait dans un contexte préoccupant de violences criminelles croissantes dans le pays, liées au narcotrafic.

Toujours selon les résultats préliminaires, les sept autres propositions de réformes constitutionnelles du Lasso semblaient être en voie d’être elles aussi rejetées.

«Rejet»

«Les élections démontrent un rejet du gouvernement de Lasso par les citoyens», a déclaré à l’AFP Sebastian Donoso, analyste politique à l’Université de las Américas (UDLA), rappelant qu’«historiquement en Équateur, les référendums sont considérés comme un oui ou un non au gouvernement en place».

Deux partisans de Correa (au pouvoir de 2007 à 2017) ont remporté la mairie de Guayaquil et la préfecture (gouvernorat) de cette même province de Guayas. Guayaquil – grand port du Pacifique et poumon économique du pays – était depuis trois décennies un fief d’une formation de droite (le Parti social-chrétien) alliée du président Lasso.

L’opposition de gauche a également récupéré la municipalité de Quito et a obtenu la réélection du préfet de Pichincha (région de la capitale) pour quatre années supplémentaires.

L’ex-président Correa vit en exil en Belgique depuis six ans. Il a été condamné en 2020 à huit ans de prison pour corruption, et fait l’objet d’un mandat d’arrêt international délivré par Quito.

(AFP)

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