Royaume-UniGreenpeace largue des blocs de pierre dans la Manche
Le groupe de défense de l’environnement a mené jeudi une action dans une zone marine protégée au large de l’Angleterre contre la pêche industrielle «destructrice».
Greenpeace a largué 18 énormes blocs de pierre dans la Manche pour empêcher la pêche industrielle «destructrice» en mer dans une zone protégée du sud-ouest de l’Angleterre, a annoncé vendredi le groupe de défense de l’environnement. Selon Greenpeace, cette action va rendre impossible la pêche au chalut de fond, ces énormes filets qui abîment les fonds marins et tuent des espèces non ciblées. Des roches calcaires pesant entre 500 et 1400 kilos ont été larguées jeudi dans la «South West Deeps (East) Conservation Zone», une zone marine protégée au large de la pointe sud-ouest de l’Angleterre.
Nous «avons créé cette barrière sous-marine rocheuse pour protéger les océans en dernier ressort. Nous préférerions largement que le gouvernement fasse son travail», explique Will McCallum, responsable à Greenpeace UK. Selon M. McCallum, l’autorisation de la pêche au chalut de fond dans des zones protégées est «scandaleuse». «Ça détruit de larges pans de l’écosystème marin et ridiculise notre soi-disant (politique de) protection», estime-t-il.
Contre la pêche industrielle
L’action de Greenpeace intervient alors que des discussions onusiennes ont échoué la semaine dernière pour établir un traité international pour les océans. Selon le groupe écologiste, les South West Deeps sont l’«une des Zones marines protégées où la pêche est la plus importante au Royaume-Uni». Il appelle le gouvernement et le futur Premier ministre à «interdire la pêche industrielle dans toutes les zones marines britanniques protégées en modifiant les licences de pêche». «C’est la seule façon de protéger notre vie marine, de faire face au changement climatique et de soutenir nos pêcheurs locaux», ajoute Jasmine Watkiss, porte-parole de Greenpeace.
L’organisation cite des chiffres de l’observatoire «Global Fishing Watch» qui affirme que 110 navires – dont plus de la moitié venus de France – ont pêché près de 19’000 heures dans la zone en 18 mois. Parmi eux, les navires à chalut de fond ont passé 3376 heures dans la zone protégée. Pour Neil Whitney, un pêcheur du sud de l’Angleterre cité par Greenpeace, la pratique revient à «faire passer une moissonneuse-batteuse dans un parc national». Les chaluts de fond «sont capables de détruire un écosystème entier», déplore-t-il. «La pêche industrielle (…) est en train de détruire notre environnement marin, et les petits pêcheurs britanniques comme moi sont les grands perdants.»