Grève des femmes du 14 juin 2023: du respect, du temps, de l’argent

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Grève féministe14 juin 2023: du respect, du temps, de l’argent

Pour la troisième fois, la grève féministe va parcourir les villes de Suisse pour faire entendre la voix et le respect de l’égalité.

Clotilde Loup
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Clotilde Loup
14 juin 2023: la grève féministe retourne dans la rue pour faire entendre ses revendications

14 juin 2023: la grève féministe retourne dans la rue pour faire entendre ses revendications

Pierre Albouy

10h46 précise, la grève féministe commence. «En colère contre nos rentes de misère». Ce premier acte de la journée se base sur le rapport du Conseil fédéral sur l’Écart global de revenu de travail. Ce rapport publié en 2022 montre que l’écart de rente entre les hommes et les femmes est de 34,6%. Cela veut dire qu’une femme travaillerait 2h46 par jour sans que cela ne compte pour leur retraite. 

13h33, deuxième acte. «Bras croisés, le pays perd pied!» Toujours selon le rapport du Conseil fédéral sur l’Écart global de revenu de travail entre les femmes et les hommes pour toutes les heures de travail effectuées sur la vie active est de 43,2%. Ce pourcentage sur l’inégalité salariale prend en compte le temps partiel et démontre la réalité de l’injustice salariale des femmes. Si on regarde au niveau européen, la Suisse se situe en 28e position sur 30 pays… Mauvaise élève.

«Bras croisés, le pays perd pied!» est une façon poétique pour dire qu’avec cet écart de 3 heures et 27 minutes, les femmes travaillent gratuitement dès 13h33.


15h24, troisième acte: «Pas de salaire? Pas de travail». En 2019, première année de la grève féministe, les militantes étaient invitées à cesser de travailler. Cette heure, sur la base d’une journée de travail de huit heures, marque le moment où les travailleuses ne sont plus payées. «En 2019, l’écart était de 19% (écart 2018), soit environ 1/5 de salaire en moins. En 2020, cet écart est de 18%, un petit pourcent de moins, mais sans tenir compte ni de la pandémie qui a fortement impacté les travailleuses, ni de l’inflation», précise le site du 14juin.ch
Voilà, le programme de cette journée.

Les revendications en détail

Depuis le début, la grève féministe veut appliquer l’égalité salariale. Cette année, elle se bat aussi pour les branches où la part de femme est importante, mais où le salaire reste bas voire moyen. Elle exige une hausse de salaire.
Elle revendique aussi le besoin d’un salaire minimum de 4500 francs par mois et à 5000 pour les personnes possédant un certificat d’apprentissage.

«Des rentes décentes», avec les dernières votations et l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes, un problème se pose: celles des rentes pour couvrir des besoins vitaux. Jusqu’à aujourd’hui, elles ne sont pas améliorées et impactent les retraites des femmes.

S’occuper des tiers

Au lieu des temps partiels ou du travail sur appel, les employeurs devraient envisager un horaire de travail planifiable. Pour cela, au lieu de semaines à 45 heures, il devrait être possible de disposer de 30 heures ou 35 heures pour éviter le piège du temps partiel. De permettre également une meilleure accessibilité pour la garde d’enfant, qui selon la grève féministe devrait relever du service public. «Les collectivités publiques doivent financer les offres d’assistance et de soins (travail de «care»).»

Non au sexisme

Un autre combat important, c’est la tolérance zéro pour tout ce qui relève des violences sexistes et sexuelles. Auteurs et autrices de ses actes doivent être sanctionnés. Une garantie de la part des CCT pour la prévention du harcèlement sexuel et du sexisme au travail est exigée de la part du comité. Et, enfin, la mise en œuvre de la convention 190 de l’OIT contre les violences sexistes et sexuelles au travail.

Bien sûr, les combats ne s’arrêtent pas là, même s’ils sont déjà nombreux. La grève féministe veut également d’un congé parental équitable, lutte contre l’anti-racisme et les violences LGBTQA+ et même pour l’écologie, comme le dit Ines Forster Maleka, membre de la grève féministe sur Radio Lac, ce matin. 


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