Guerre en Ukraine : L’UE accuse Moscou de «chantage», la Russie dit avoir détruit des armes 

Publié

Guerre en UkraineL’UE accuse Moscou de «chantage», la Russie dit avoir détruit des armes

L’arrêt des livraisons de gaz russe à la Pologne et à la Bulgarie a fait réagir Bruxelles mercredi, tandis que le Kremlin a affirmé avoir frappé des entrepôts d’aide militaire étrangère à Zaporijjia. 

«Il ne s’agit pas de chantage», mais d’une réponse à «des actes inamicaux», a rétorqué le porte-parole du Kremlin.

«Il ne s’agit pas de chantage», mais d’une réponse à «des actes inamicaux», a rétorqué le porte-parole du Kremlin. 

AFP

L’Union européenne a accusé mercredi la Russie de «chantage» au gaz après qu’elle eut fermé le robinet «d’or bleu» à la Pologne et à la Bulgarie, tandis que Moscou affirmait avoir détruit «une grande quantité d’armes» fournies par les Occidentaux à l'Ukraine.

«Armes et munitions étrangères»

Au moment où les Occidentaux intensifient leurs efforts pour armer les Ukrainiens face à la Russie, le ministère russe de la Défense a affirmé que «des hangars avec une grande quantité d’armes et de munitions étrangères, livrées aux forces ukrainiennes par les Etats-Unis et des pays européens, avaient été détruits avec des missiles Kalibr tirés de la mer sur l’usine d’aluminium de Zaporijjia», dans le sud de l’Ukraine.

Le gouverneur de cette région a cependant démenti cette affirmation russe. «Aucun dépôt de munitions et d’armes n’a été touché à Zaporijjia», a-t-il assuré, ajoutant que l’usine atteinte «n’était plus opérationnelle depuis six ans». Les troupes russes bombardent par ailleurs ponts et voies ferrées pour ralentir les livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine, avait souligné mardi un conseiller du ministre ukrainien de l’Intérieur, après la destruction d’un pont stratégique reliant ce pays à la Roumanie.

«Sur le long terme»

Ces frappes russes interviennent dans le contexte de la réunion mardi en Allemagne d’une quarantaine de pays, à l’invitation des Etats-Unis, pour coordonner une accélération des livraisons d’équipements militaires que l’Ukraine réclame pour repousser l’invasion russe. La cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss devait appeler mercredi, dans un discours à Londres, à «redoubler le soutien» à l’Ukraine et à se préparer à une guerre «sur le long terme». «Armes lourdes, chars, avions – creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça», devait-elle notamment déclarer.

L’armée russe, qui intensifie depuis deux semaines son offensive sur le Donbass, a aussi annoncé avoir effectué des frappes aériennes contre 59 cibles ukrainiennes. De son côté, l’armée ukrainienne a, fait rare de sa part, reconnu des avancées russes dans l’est, dans la région de Kharkiv et dans le Donbass, une région industrielle que des séparatistes prorusses contrôlent déjà en partie depuis 2014.

«Chantage au gaz»

Hors d’Ukraine, le groupe russe Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz à la Bulgarie et à la Pologne, assurant que ces deux pays n’avaient pas payé en roubles, comme l’exige depuis mars le président russe Vladimir Poutine. Dénonçant un nouveau «chantage au gaz», la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a affirmé que ces deux pays membres de l’UE et de l’Otan, très dépendants du gaz russe, étaient désormais approvisionnés «par leurs voisins de l’Union européenne».

«Il ne s’agit pas de chantage», mais d’une réponse à «des actes inamicaux», a rétorqué le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, une allusion au gel des réserves de devises étrangères russes détenues à l’étranger. Ces événements surviennent à un moment où de nombreuses chancelleries s’inquiètent du risque d’extension du conflit, après une série d’explosions, attribuées par Kiev à Moscou, dans la région séparatiste prorusse de Transdniestrie, en Moldavie.

(AFP)

Ton opinion

1 commentaire