Tour de RomandieGino Mäder: «Pour moi, c’est top!»
Le Suisse a revisité l’histoire de la boucle romande, en montant sur la deuxième marche du podium à l’arrivée à Villars-sur-Ollon. Le coureur de l’équipe Bahrain-Victorious a mis fin à 18 ans d’attente pour un coureur à la croix blanche.
- par
- Robin Carrel Villars
Naturellement, le cinquième du dernier Tour d’Espagne a le sourire scotché sur son visage. Alors quand il s’est surpris lui-même en terminant dauphin d’Aleksandr Vlasov au terme du contre-la-montre final de ce 75e TdR, la commissure de ses lèvres est passée à quelques centimètres de ses oreilles. Le Bernois a partagé sa bonne humeur avec la presse, au terme de son exploit dominical et c’était un bon moment à vivre.
Deuxième du Tour de Romandie. Un résultat important?
Bien sûr! Ca fait longtemps qu'on n'avait pas eu un Suisse sur le podium de cette épreuve (ndlr: Fabian Jeker en 2004). C'est un peu étonnant pour moi... Hier (ndlr: samedi, entre Aigle et Zinal), je pensais qu'il y avait de meilleurs grimpeurs que moi. Aujourd'hui, je pensais qu'il y aurait de meilleurs coureurs en contre-la-montre que moi. Ben là, je suis un peu «flashé»...
Ca donne de la confiance pour la suite? Et viser éventuellement des Tours plus longs...
Je ne suis pas vraiment un coureur qui marche à la confiance. Une nouvelle épreuve, c'est une nouvelle épreuve. Ce qu'on a fait avant, ça ne compte plus. Après, bien sûr, pour l'entraînement, ça rajoute de la motivation. Un podium comme ça, sur une course du World Tour, avec Aleksander Vlasov, avec Rohan Dennis, qui est super fort, avec Simon Geschke, des coureurs de grands profils, pour moi c'est top!
Quels sont maintenant vos objectifs, votre programme pour la suite?
Faire mieux! Ensuite, je vais participer au Tour de Suisse et au Tour de France et après, on verra comment je me porte.
Vous aviez Sébastien Reichenbach en point de mire, pendant ce contre-la-montre.
C'était un peu mon lapin (rires)! J'ai vu qu'il allait bien, que sa cadence de pédalage avait l'air bonne. C'est en le rattrapant que je me suis dit que moi j'allais vraiment bien. C'a été parfait de l'avoir sur les trois derniers kilomètres.
Vous sembliez un peu frustré samedi, après l'étape de Zinal...
Frustré, non. Ce n'est pas le mot que je choisirais. J'étais surtout étonné de la façon dont l'étape s'était déroulée. Il y avait 4000 mètres de dénivelé et le tracé était super dur sur le papier. Et à la fin, avec le vent de face, toutes les équipes encore représentées, la formation Jumbo qui était un peu trop forte pour que la course puisse s'ouvrir, ça ne pouvait pas me frustrer. Donc je n'étais pas frustré, mais il y avait plus dans mes jambes que ce qu'on a vu samedi. C'était un peu bizarre.
Pensiez-vous réussir aussi vite au plus haut niveau?
Aussi vite... Dans le cyclisme moderne, on devient professionnel parce qu'on a le niveau de l'être. On le voit avec Juan Ayuso (ndr: 19 ans), avec Remco Evenepoel (22 ans), avec Tadej Pogacar bien sûr (23 ans). Pour moi, ç'a duré un peu plus longtemps que pour les autres pour y arriver, mais c'est déjà ma quatrième saison donc ce n'est pas mal non plus!