InterviewShy’m: «J’ai toujours rêvé d’avoir 10 000 vies»
La chanteuse française est une nouvelle fois actrice dans «Cannes police criminelle», une série internationale qui débute lundi 9 octobre à 21 h 10 sur TF1.
- par
- Laurent Flückiger Monte-Carlo
Shy’m la chanteuse sur sept albums pop, Shy’m la jurée de «Danse avec les stars», Shy’m la maman d’un petit Tahoma depuis janvier 2021 et désormais Shy’m l’actrice d’une nouvelle série: «Cannes Confidential», dès lundi 9 octobre à 21 h 10 sur TF1.
La Française de 37 ans tient en en effet un rôle important dans cette fiction internationale que TF1 a choisi d’appeler «Cannes police criminelle» (on repassera pour l’originalité). Pas une première pour elle puisqu’elle a déjà à son actif une saison de «Profilage», en 2020. Cette fois, c’est sous son vrai nom, Tamara Marthe, qu’elle est créditée. Nous l’avons rencontrée en juin dernier au Festival de Télévision de Monte-Carlo.
Pouvez-vous nous décrire «Cannes, police criminelle»?
Shy’m: C’est une nouvelle série qu’on a tournée il y a un an à Cannes durant trois mois – autant vous dire qu’on ne peut avoir de meilleur bureau! Une série policière dans laquelle je joue le rôle de l’enquêtrice Léa, qui est associée à Camille, interprétée par Lucie Lucas (ndlr.: l’héroïne de «Clem»). Dans ce duo s’intègre un personnage joué par Jamie Bamber (Appollo dans «Battlestar Galactica»). Il s’appelle Harry et vient semer un peu la zizanie dans notre couple de travail. Il a fallu beaucoup de préparation, car j’ai eu la chance de pouvoir m’essayer aux bagarres chorégraphiées, chose que je n’avais jamais faite, et cela été tourné en anglais. Donc un gros challenge, un gros tournage, et j’en garde des souvenirs incroyables.
C’était la première fois que vous tourniez loin de votre fils.
Absolument. C’était particulier, c’était le premier éloignement. Quand j’ai passé les castings, il avait 3 mois. Je me suis dit qu’il fallait que je reprenne ma vie, que j’arrête de pouponner. Lorsque je suis partie en tournage, il était un peu plus vieux, mais c’était effectivement difficile. Il a fallu gérer les allers-retours pour moi, ma famille l’a aussi emmené à Cannes pour que je puisse en profiter là-bas. Mais je me dis que ça lui fait du bien, ça me fait du bien aussi. Et puis les retrouvailles sont toujours plus folles.
Qu’est-ce qui vous plaît dans le métier d’actrice?
Tellement de choses. Je n’ai pas fait d’école de comédie, alors forcément, je crois que je puise dans la femme que je suis, j’y vais avec ma spontanéité et mon empathie pour interpréter un personnage. Mais ce que j’aime par-dessus tout, même en tant que chanteuse, c’est de pouvoir être différentes femmes. J’ai toujours rêvé d’avoir 10 000 vies. Et je réalise ce fantasme en pouvant les incarner à la télé.
Est-ce que, par moments, vous avez envie de vous consacrer davantage à la comédie qu’à la musique?
Quand je termine un tournage, j’ai envie d’enquiller un autre. Plus je tourne, plus je me sens à l’aise, performante et meilleure. Mais je crois que quand je fais de la comédie je m’éloigne de la musique, qui est mon premier amour, donc j’ai envie d’y retourner. Et quand je fais de la musique et que je vois une série que je kiffe, je me dis que j’aurais adoré interpréter tel personnage. J’ai besoin d’aller à droite et à gauche pour y revenir. J’ai besoin du manque.
Justement côté musique, vous avez récemment fait un duo avec le rappeur Vartang sur le titre «Givré». Est-ce annonciateur d’un nouvel album de Shy’m?
Non, ça n’annonce pas de nouvel album. Vartang a écrit ce texte en pensant à moi et je suis tombée amoureuse de l’artiste et de l’humain qu’il est. C’était évident pour moi de le mettre en lumière à travers ma notoriété. Mais c’est indépendamment de ma carrière solo. Bien que je sois en studio…
Vous êtes donc en studio.
Oui, mais en vrai on est tout le temps en studio, on écrit tout le temps, on a tout le temps de nouvelles idées. (Elle rit.) Mais il n’y a pas de deadline pour un album.
Par contre, vous avez repris les concerts.
Oui, et c’est en live face au public que je me dis: voilà pourquoi j’aime ça. Ce truc que je ne ressens pas ailleurs. On en devient droguée. Une fois qu’on y a goûté, c’est fini jusqu’à la fin de notre vie.
On peut en parler, c’est loin maintenant: lors d’un concert en 2015, en voulant sauter dans la foule, vous aviez eu un petit accident, cette chute qui a beaucoup été commentée.
«Cette chute!» Il faut arrêter de l’appeler «la chute»! Je ne suis pas tombée! (Elle sourit.) C’est devenu ça effectivement, mais ça a une séquence très drôle dans un moment particulier. J’ai fait rigoler les gens jusqu’après les attentats, ça tombait bien. Et puis, je n’ai pas l’habitude de répondre de façon directe, que ce soit dans les médias ou sur les réseaux sociaux. J’aime le second degré et je n’ai pas de problème avec l’humour.
Vous n’en faites plus des cauchemars?
Je n’en ai jamais fait! Non, non, non, au contraire. Moi, j’ai toujours pris des risques, j’ai toujours aimé me mettre en danger, j’ai toujours aimé bousculer les gens. Si j’avais envie de rester sage et de rester dans mon petit carcan, ça serait très simple. Mais voilà, ça fait partie de ma personnalité. Je suis la nana qui va faire du saut à l’élastique, des sauts en parachute, qui aime avoir peur, qui aime se mettre en danger.