Hockey sur glace«Hartikainen a eu peur, il ne savait pas d’où venait le sang»
Teemu Hartikainen a eu l’oreille sectionnée par le patin d’un joueur de Lausanne. L’attaquant de Genève-Servette est hors de danger. Retour sur cette scène avec plusieurs acteurs du derby.
- par
- Ruben Steiger Lausanne
À la 16e minute du derby entre Lausanne et Genève-Servette, Teemu Hartikainen est à la lutte dans la bande avec Christian Djoos. Jusque-là, un duel tout à fait normal. Sauf que soudainement, l’attaquant du GSHC s’effondre sur la glace en se tenant le visage. Du sang jaillit abondamment sur la glace. Heureusement, le scénario dramatique a très vite été écarté et le derby, finalement remporté 4-0 par le LHC, a pu reprendre.
Depuis l’hôpital dans lequel il a été immédiatement transporté, le Finlandais a publié un message rassurant sur son compte Instagram. «Le patin a frappé mon oreille et non la gorge. Donc tout va bien.»
Avant les bonnes nouvelles, la panique avait envahi, l’espace de quelques instants, le banc genevois et la Vaudoise aréna. «J’ai vraiment eu peur que ce soit très grave, a raconté un Daniel Winnik qui a été le premier à appeler à l’aide et à sauter sur la glace pour tenir les adversaires hors de portée de Hartikainen. Cela n’avait pas l’air anodin. J’ai vu le patin monter et le sang gicler partout. C’était une scène vraiment effrayante.»
«Difficile de se concentrer à nouveau sur le match»
Cette scène a probablement sorti les Aigles de la partie, car dès ce moment, Lausanne a peu à peu pris le contrôle du match. «Je ne sais pas trop à quel point cela nous a impactés, a confié le Canadien de 38 ans. Je ne veux pas utiliser cela comme excuse, mais c’est difficile de remettre toute sa concentration sur le match après une blessure aussi grave. Heureusement, on l’a vu à la première pause et on a saisi que sa vie n’était pas en danger.»
Jan Cadieux non plus n’a pas souhaité se cacher derrière cet incident pour expliquer la performance en demi-teinte de ses joueurs. L’entraîneur paraissait tout de même touché à la fin de la rencontre.
«Ça fait froid dans le dos, surtout quand on connaît les dangers liés à des coupures dans ce genre de zones. On a pu lui parler avant qu’il parte à l'hôpital, et il a aussi eu très peur parce qu’il sentait qu’il perdait beaucoup de sang mais il ne savait pas d’où il venait.»
Geste intentionnel ou non?
Dans le camp lausannois, la crainte a également été ressentie. «C'était un horrible moment, la quantité de sang sur la glace était significative a confié Geoff Ward, l’entraîneur lausannois. Je suis très content qu’il soit hors de danger et j’espère qu’il se rétablira vite.»
Le LHC avait vécu une scène semblable en décembre lorsque Lawrence Pilut avait reçu un coup de patin de Martin Frk. Le joueur de Rapperswil avait écopé d’une suspension de cinq matches car son geste avait été jugé comme intentionnel.
Qu’en sera-t-il de celui de Christian Djoos, qui, selon les images, avait l’air totalement fortuit. «Ce n’est pas un méchant joueur, a confirmé son coach. Les accidents arrivent dans ce sport et dans ce cas, c’est juste malchanceux.»
Cet avis est partagé par Jan Cadieux, mais pas par Marc Gautschi, le directeur sportif de Genève-Servette. «C’est clair que tout va très vite, mais je ne comprends pas du tout pourquoi le patin était aussi haut. J’estime que ce n’était pas un mouvement naturel et je m’attends à ce que les images soient analysées.»
Pour l’heure, aucune information supplémentaire n’a été communiquée sur l’état de santé de Teemu Hartikainen.